Page 40-41 du Livre « Contre l’oubli Plaques et stèles de la résistance et de la déportation en Tarn et Garonne»

BERNARD AMIOT
9 juin 1944
Boudou
Bernard AMIOT est instructeur d’explosif, formé en Angleterre. Il est parachuté en France dans la nuit du 15 novembre 1943.

Il devient chef de la section de destruction du Corps Franc Pommiès.

Le 19 décembre 1943, il réalise un sabotage très important, à Montauban, détruisant 19 locomotives au dépôt de la S.N.C.F. Un second sabotage a lieu le 31 janvier 1944, avec « Libérer et Fédérer » mettant hors d’état 10 autres locomotives. Montauban constituait un lieu stratégique à cause de sa position de nœud ferroviaire.

A la suite de l’ordre de mobilisation du Corps Franc, l’équipe Bernard AMIOT, Philippe LAUZIER et Marcel LARDENNOIS quitte Toulouse le 6 juin 1944 au matin. Ils rejoignent la localité de Saint Christophe, à 6 km de Moissac, choisie comme point de rendez-vous de la section de sabotage le jour « J ».

L’équipe AMIOT-LAUZIER arrive vers 10 heures à Saint Christophe et s’installe dans une ferme prévue par leur ami Antoine PERETTI. Ce dernier et son camarade Guy RIGAUDIE rejoignent le point de rendez-vous dans la matinée du même jour. Les autres membres de l’équipe arrivent à la ferme le lendemain.

Durant les journées du 7 et du 8 juin AMIOT et LAUZIER vont compléter la formation militaire des plus jeunes.

Le 8 juin 1944, le réseau « Résistance-Fer » prévient un agent, M. GINESTY, du départ prochain d’un train de chars en direction de Bordeaux. GINESTY alerte AMIOT et son équipe qui décident de faire dérailler le chargement. Le lieu-dit « le Petit Bezy » à 6 km à l’ouest de Moissac semble le plus approprié comme lieu de sabotage.

L’après-midi du 9 mai les résistants se rendent sur les lieux du sabotage. Ils sont surpris de trouver quatre cheminots qui sont confiés à la garde de RIGAUDIE chargé de la protection de l’opération avec SAUVANT, BULHER et ROUVRAIS. Le sabotage est mis en place sur les voies en direction de Toulouse et de Bordeaux. Normalement le groupe aurait dû se replier mais la présence des cheminots modifie le plan des résistants qui restent sur place.
A 16 heures le train apparaît. Ce n’est pas le convoi de chars prévu mais un train de voyageurs où ont pris place des troupes allemandes. Les maquisards n’ont pas le temps d’inverser le processus et le train déraille. Les Allemands sautent des compartiments et tirent dans toutes les directions.

Le groupe abandonne les cheminots et se replie au pas de course. AMIOT prend le fusil-mitrailleur et demande à LAUZIER de passer devant pour accélérer le repli des hommes.

Le groupe aborde la route nationale qu’il traverse d’un bond pour s’engager dans le chemin où est cachée la camionnette. A cet instant, venant d’Agen, arrive une patrouille ennemie qui apercevant les résistants, ouvre immédiatement le feu. AMIOT qui ferme la marche reçoit une balle en pleine tête. LAUZIER essaie de le porter mais il est obligé de le laisser sur place pour rejoindre ses camarades. Il lui retire ses papiers et le corps d’AMIOT ne fut jamais retrouvé.

Stèle située RN 113 entre Moissac et Malauze au lieu dit « Petit Bezy »

BERNARD AMIOT
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