Page 15-16 du Livre « Avant que Mémoire ne Meure »

Introduction
Le 16 février 1943, le gouvernement de Vichy promulgue la Loi N° 106 portant organisation du Service du Travail Obligatoire (S.T.O.).

C’est une véritable réquisition de la jeunesse française, contrainte de travailler en Allemagne ou dans les pays occupés, afin de fournir de la main-d’œuvre à l’industrie de guerre du Reich. Les réfractaires au S.T.O., dont le nombre grandit sans cesse, au fur et à mesure qu’on avance dans l’année 1943, seront reçus par les cadres organisés de la Résistance pour former les combattants du maquis. Leur patriotisme sera nourri par la présence des troupes d’occupation qui, depuis le 11 novembre 1942 ,ont envahit la zone libre, en riposte au débarquement allié en Afrique du Nord.

1943 est donc une période intensive d’organisation, de recrutement, de prospection de terrains de parachutages, de recherches de fermes-abris, de «planques» pour les hommes et pour les armes.

Les premiers maquis du Tarn-et-Garonne ont pris position au nord-est de Montauban, sur la partie méridionale du plateau calcaire qui constitue le Causse de Limogne, et où la rivière Aveyron, dans la partie moyenne de son cours, occupe une vallée étroite, dominée par des falaises verticales, des roches dénudées, ce qui crée entre le lit sinueux des eaux et les espaces vides du plateau, une dénivellation importante.

C’est dans la vallée que se trouvent les points d’eau, la prospérité agricole en forme de polyculture, pourvoyeuse de ravitaillement, et aussi les voies de circulation importantes. C’est sur le plateau que vont s’étendre les terrains de parachutages, indispensables compléments de toute organisation qui doit collecter des équipements pour la lutte clandestine, et recevoir même des messagers pour apprendre certaines techniques de combat.

A partir de mai 1943 se forment dans ce secteur de petits maquis de réfractaires au S.T.O. Ils sont à l’origine de quatre maquis de combat.

–    Le maquis Louis Sabatié (appelé à l’origine «réduit MOCQUET») en souvenir du jeune résistant montalbanais fusillé à Toulouse le 27 février 1944, localisé à la ferme de Vidal entre St-Antonin et Caylus.

–    Le maquis d’Ornano, ainsi appelé en l’honneur du Colonel d’ORNANO, parti du Tchad, avec les colonnes du Général LECLERC, et tué par l’ennemi à l’attaque de Morzouk, en Lybie, le 8 janvier 1941. Ce maquis est implanté dans les fermes de «La Bouriette» et de «Lautanel», dans la boucle de l’Aveyron, au nord de Penne.

–    Le maquis d’Arnaud, en souvenir d’un jeune étudiant, fusillé à Lyon par les Allemands, localisé à la ferme de Tregan au sud de Montricoux.

–    Le maquis Bir-Hakeim, en souvenir du combat acharné qui fut livré à ce point d’eau du désert de Lybie, entre des forces françaises commandées par le Général KŒNIG et des forces italo-allemandes de l’Africa-Korps. Ce maquis est localisé à l’origine à la ferme de Vieille, entre Caussade et Caylus.

Ces maquis de combat vont s’intégrer en juin 1944 aux Forces Françaises de l’Intérieur :

–    Le maquis Louis Sabatié passera aux F.T.P.

–    Le maquis d’Ornano passera dans la 4ème Compagnie AS.

–    Le maquis d’Arnaud dans la 6ème.

–    Le maquis Bir-Hakeim dans la 7ème.

Ces unités seront alors localisées :

–    dans le secteur Nord-Est, en lisière du Tarn-et-Garonne, du Lot, à Pech-Sec et Pech-Vert, pour les 4ème et 7ème Compagnies, avec une section de la 8ème.

–    Région de Saint-Antonin , à « Vidal », pour le maquis Louis Sabatié.

–    Région de Nègrepelisse et Monclar, pour la

Les Forces Françaises de l’Intérieur ont été considérées, dans le Tarn-et- Garonne comme ailleurs, et avec la même âpreté «comme des soldats sans uniforme, réputés illégaux, traités de terroristes, exclus en tant que combattants clandestins des conventions de Genève visant à protéger les prisonniers des armées régulières». L’exécution des prisonniers s’est effectivement accompagnée, ici et là, des pires supplices.

Aux yeux des Allemands, la connivence active ou même passive des populations civiles vivant sur les zones où s’allumaient soudainement des combats, ou bien se trouvant, sans le vouloir, près des abris des maquisards, connivence simplement supposée ou servie comme prétexte, tout cela s’est traduit sans exception par des représailles sanglantes et la terre brûlée.

Introduction
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