Page 166-186 du Livre « Avant que Mémoire ne Meure »

La résistance en pays de Serres 8ème Cie A.S.
Implantation de la 8ème Cie A.S. en pays de Serres
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BANEL (TONNEAU) = Parachutage du 16 avril 1944

PECH BERTHIER (MANIOC) = Parachutages des 30 mai et 29 juillet 1944

Cinquantième Anniversaire de la Libération
à Montaigu

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de gauche à droite
PALIS Président Départemental de l’ANACR
COMBEDOUZOU   Maire de Montaigu
DUPLAN  Colonel NIL
Mme TOESCA  Chef de cabinet du sous-préfet de Castelsarrasin
BRUNET  Conseiller général du canton de Montaigu
André CAILLAU Président cantonal des Anciens Combattants de la Résistance

Stèle commémorative de Grandval

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En souvenir de deux patriotes
GIL René né le 24 mars 1920 à Monpellier
BAGET Pierre né le 21 mars 1921 à Bordeaux
abattus le 16 mai 1944 par les Allemands

Stèle « Mosquito » à Lamagistère
Pont du canal – Route de Saint-Maurin

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Emmanuel SALVADOR mort pour la FRANCE au cours d’une opération sur voie ferrée
le 16 Août 1944
FRANÇAIS N’OUBLIONS JAMAIS

Stèle J.L. DEMEURS à Valromane

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Respectez ce lieu remémorant dans la clandestinité la présence en 1944
de Résistants et Réfractaires de la 8ème Cie de l’Armée Secrète de Tarn-et-Garonne
Ici le 16 mars 1992
furent dispersées les cendres de J.L. DEMEURS Sous-Lieutenant Chef de Section

Terrain de parachutage de Banel (près Bouloc)
pseudonyme = Tonneau

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Parachutage du 16 avril 1944 = 16 containers
Jean CABRIT et André CAILLAU

La Tuque de Pech Berthier (près Montaigu)
Pseudonyme = Manioc

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2 parachutages du 30 mai et 29 juillet 1944 = 60 containers
André CAILLAU. Louis OLIVET, Jean CABRIT, Henri DELPECH

Lors de l’inauguration en septembre 1992 sur le plateau de Valromane, commune de Montagudet, d’une stèle à la mémoire de Jean-Louis DEMEURS, stèle dréssée au poste de guet de la 2ème section de la 8ème Compagnie A.S., le Colonel NIL faisait parvenir le message suivant :

«Etant nommé par le C.N.R., chef régional de l’armée Secrète (C.F.L.), j’ai du, fin 1941, organiser des réseaux de résistance dans le département de Tarn-et-Garonne.

J’ai contacté, fin octobre 1941, Armand CABRIT, qui m’a été présenté par PAGES et VENDOINE, deux responsables du secteur de Montauban, afin de former un réseau de Résistance au Nord du département.

C’est le 12 avril 1942 que ce réseau, futur noyau de la 8ème Compagnie A.S., fut créé. Ce même jour, CABRIT me fit rencontrer les camarades qu’il avait choisis : Albert CAILLAU (chef de la section de Montaigu), Etienne LAFARGUE (chef de la section de Lauzerte), Marius LACOSTE (chef de la section de Miramont), Léon MAINGUY (chef de la section de Bourg de Visa)

A l’automne 1943, avec CABRIT, LAFARGUE et CAILLAU, nous sommes allés reconnaître les futurs terrains de parachutages de Banel, près Bouloc, et de Pech Berthier, près Montaigu. Le 26 avril 1944, 16 containers étaient largués sur Banel. Les 30 mai et 29 juillet 1944, 60 containers l’étaient également sur Pech Berthier.

CABRIT et son ami CAILLAU gardèrent le commandement de la 8ème Compagnie jusqu ‘au 2 mars 1944, date à laquelle ils me proposèrent DOUET (lieutenant de réserve), percepteur à Montaigu, résistant de la première heure, comme chef militaire de la 8ème Compagnie. DOUET me fut présenté par CAILLAU dans les locaux de l’école de Saint Amans-de-Pellagal, où se trouvait Jean-Louis DEMEURS, instituteur et résistant. DOUET ayant accepté sa mission, il fut décidé qu ‘il prendrait le pseudonyme de «VINCENT»et le commandement de la 8ème Compagnie. Lors de cette réunion étaient présents : A. CABRIT, A. CAILLAU, E. LAFARGUE, SEGONNE, DEMEURS, DOUET et DUPLAN (alias NIL).

La 8èmeCompagnie continua sa mission : parachutages, camouflage d’armes et de réfrac-taires, sabotages des ponts routiers et des voies ferrées, jusqu’à la prise de Moissac les 19 et 20 août 1944 et la poursuite de l’ennemi jusqu’à Lac aune le 26 août.

Après avoir accompli sa mission, elle fut dissoute le 2 septembre 1944.»

A ce texte, apportons les précisions suivantes sur l’origine et la formation de la 8èmc Compagnie A.S., ainsi que son évolution jusqu’à la Libération (témoignages recueillis auprès de Jean CABRIT et André CAILLAU).

Armand CABRIT, né le 17 septembre 1894, commerçant à Miramont de Quercy, a été contacté le 26 octobre 1941 par Noël DUPLAN (Daniel, Chopin, Nil) chez André PAGES, 99 Faubourg Lacapelle, à Montauban, en présence de VANDOINE, responsable d’un secteur urbain, afin de former un réseau de résistance au Nord du département de Tarn-et-Garonne.

Armand CABRIT ayant accepté prit le pseudonyme de «RAYMOND». NIL lui confia alors l’organisation de la Résistance dans les trois cantons de Bourg de Visa, Montaigu et Lauzerte, dans les délais les plus brefs.

Armand CABRIT contacte à son tour des éléments sûrs, qui n’acceptent pas la défaite et l’occupation de la FRANCE :

–    le 28 octobre 1941, Albert CAILLAU (Responsable du secteur de Montaigu) et

Marius LACOSTE (Responsable du secteur de Miramont)

–    le 29 octobre 1941, Etienne LAFARGUE (Responsable du secteur de Lauzerte).

Le 10 novembre 1941, Armand CABRIT et Albert CAILLAU recrutent Léon MAINGUY (Responsable du secteur de Bourg de Visa) qui occupait la fonction de contrôleur du ravitaillement pour les trois cantons, mais qui avait toujours manifesté des sentiments anti-nazi.

A ce groupe initial, sont venus se joindre :

–    en janvier 1942 : Jean CABRIT (Georges) de Miramont, SEGONNE (Yser) de

Lauzerte, PAX (Lulu) de Lauzerte.

–    en février 1942 : André RICHARD, instituteur à FAUROUX.

–    en avril 1942 : REYNÈS, minotier à Brassac, Jean VAQUÉRO de Miramont,

Georges DALOPT de Miramont, Marius CACHARD, Élie FRÉZALS, Alfred

BRUGUIÈRES, tous trois de Miramont.

–    en octobre 1942 : Roger BARRET de Miramont.

–    en 1943, entre autres : Jean-Louis DEMEURS, instituteur à Saint Amans de

Pellagal – CAPITAINE de Lauzerte – LÉONÉTOU, instituteur à Touffailles.

Le 12 avril 1942, une réunion des quatre responsables de secteur se tient chez Armand CABRIT, à Miramont, en présence de NIL. Ainsi est officialisée la création d’un réseau de Résistance au Nord du département de Tarn-et-Garonne, futur noyau de la 8ènK Compagnie A. S. Ces quatre hommes, qui acceptent ainsi la lourde responsabilité de la clandestinité, sont homologués par Londres «Chef de Section : agent P.l», pour leurs cantons respectifs.

Fin septembre 1943, le Colonel NIL, sous la conduite de A. CABRIT, A. CAILLAU et E. LAFARGUE, vient reconnaître les futurs terrains de parachutage, choisis par ces derniers. Leur préférence va à un premier terrain situé au lieu-dit Banel, à 2 km environ à l’Ouest de Bouloc, au nord de Lauzerte. Allongé du Nord-Est au Sud-Ouest, il se présente comme une grande cuvette, recouverte de prairies, d’accès facile, bordé par un chemin communal, dans un environnement isolé, à l’écart de toute population. La seule ferme située à proximité est habitée par des gens sûrs.

Le deuxième terrain est localisé près de Montaigu de Quercy à environ 2 km au Sud, sur un plateau rocailleux, surmonté d’une éminence de calcaire blanchâtre : la Tuque de Pech Berthier. Etendu d’Est en Ouest, il est longé par la route qui va de Lauzerte à Montaigu. Une ferme sure (MOULIS), en bordure, peut servir d’abri éventuel.

Les deux terrains sont homologués, sous les pseudonymes de TONNEAU et MANIOC, et leurs coordonnées transmises à Londres, par MEAUZAC, spécialiste du S.A.P. auprès de NIL. Les messages, émis par la B.B.C., relatifs à ces terrains, annonçant les parachutages, sont : «Le dromadaire traverse le désert» pour l’un, «Je prends pile et vous face» pour l’autre. Une lettre est affectée à chaque localisation : ainsi la lettre L pour Pech Berthier, qui devra être matérialisée sur le sol par des foyers allumés à l’approche des avions.

Armand CABRIT et Albert CAILLAU assurent le commandement de la 8ème Compagnie qui s’étoffe en hommes, jusqu’en mars 1944. En effet, après les volontaires locaux, affluent bientôt les réfractaires au S.T.O., la plupart venant de l’extérieur, tous clandestins. La compagnie compte alors une centaine d’hommes sur les trois cantons. Ainsi apparaît la nécessité d’un commandement militaire. Le 2 mars 1944, Albert CAILLAU présente au colonel NIL, dans les locaux de l’école de Saint Amans de Pellagal où Jean-Louis DEMEURS est instituteur, Jean DOUET, percepteur à Montaigu, officier de réserve. Ce dernier ayant accepté la mission proposée, prend le pseudonyme de «VINCENT», en même temps que le commandement militaire de la 8ème Compagnie et du secteur. Lors de cette désignation étaient présents : A. CABRIT, A. CAILLAU, LACOSTE, SEGONNE, DEMEURS et DUPLAN. Cependant Armand CABRIT et Albert CAILLAU gardèrent la responsabilité de la Résistance dans les trois cantons.

Trois sections sont constituées :

–    à Grandval (Montaigu), commandée par RIGAUD

–    à Valromane (Lauzerte), commandée par DEMEURS

–    à Cazillac (Cazes Mondenard)

Un élément de Corps Franc, fort de 4 hommes, est créé sous les ordres d’Émile QUÉMÉRÉ, venant des maquis du Lot. Celui-ci, âgé de 23 ans en 1943, refuse le S.T.O. et fait le choix difficile de combattre l’envahisseur. Avec deux de ses frères cadets, Jean et Christophe, il s’engage dans le maquis lotois FRANCE-LIBERTÉ. Au cours d’un engagement meurtrier à Larnagol, près de Carjac, Christophe trouve la mort avec dix de ses camarades. Jean est fait prisonnier et dirigé sur le camp de MATHAUSEN où il périra. Emile rejoint alors la 8ème Compagnie A.S. qui regroupe les résistants des cantons de Lauzerte, Montaigu et Bourg de Visa. Le capitaine VINCENT lui fait confiance au regard de ses états de service et lui confiera diverses missions périlleuses dans les semaines qui précèdent et suivent le jour du débarquement en Normandie.

Par ailleurs, par suite d’une augmentation des effectifs, une section de la 8ème Compagnie est détachée à Pech Vert, au Nord de Mouillac, où elle cohabite avec la 4ème Compagnie.

Duplan (NIL) est venu inspecter le fonctionnement de la 8ème Compagnie cinq ou six fois entre mars et août 1944. La dernière fois, il était accompagné d’un de ses adjoints PRUET (PRAT, MAISON). Ils se déplaçaient à vélo, venant de Cabertat, et ont passé la nuit à la ferme des grands parents CABRIT à Miramont.

Le 26 avril 1944, après les deux messages précurseurs de la matinée, le dernier message annonçant un parachutage pour le soir même est reçu, vers 21 h, sur les ondes de la B.B.C. C’est le terrain de BANEL, près Bouloc, qui a été choisi. Les convocations sont immédiatement répercutées. Une vingtaine d’intervenants sont rassemblés peu après 22 h sur le causse, à proximité du terrain. En ce début de printemps où les soirées sont encore fraîches, la nuit étoilée respire une végétation en éveil. Comme le sont vingt paires d’yeux, scrutant le ciel à l’horizon. Personne ne bouge. Tous écoutent. Le silence. Et puis, tout à coup, peu après minuit, un bruit caractéristique de moteur. Cela vient du Sud, du côté des Pyrénées. Tous se sont levés, ombres noires tournées vers la providence. C’est lui. Oui, c’est bien lui. A présent nul doute. Il se rapproche. Aux feux ! Chacun court à son fagot ou à sa botte de paille. En quelques dizaines de secondes, le terrain est balisé. L’appareil est déjà là. Il passe une première fois, vire à basse altitude et survole la piste de feu d’Ouest en Est. Une, puis deux, dix, seize corolles multicolores s’ouvrent dans la nuit, se couchent pour la plupart dans la cuvette que présente le terrain. Les hommes courent. Leur émotion est intense. Les containers, longs cigares de métal, alourdis de leur chargement d’armes, gisent, de loin en loin. L’appareil s’est éloigné. La nuit a retrouvé son calme. Les feux sont éteints. Il s’agit à présent de récupérer tous les containers et leurs parachutes. Les hommes s’activent, montent le tout sur la petite route où attendent les véhicules gazogènes (camions SAURER appartenant à REYNES et CAPITAINE). Une heure plus tard, les armes reçues sont à l’abri.

Ce sera le seul parachutage effectué sur le terrain de Banel. Les parachutages suivants seront réalisés les 30 mai et 29 juillet 1944 à Pech Berthier, près de Montaigu. Soixante containers y seront largués. Le dernier parachutage, ayant été probablement repéré par dénonciation, une unité allemande fut dépêchée sur les lieux. Mais, soit qu’elle fut insuffisamment informée, soit qu’elle eut craint de tomber dans une embuscade, elle fit demi-tour à moins de 2 km du terrain de Pech Berthier. Le lendemain cependant, des troupes d’occupation investissaient la ferme MOULIS, en bordure du terrain. Madame MOULIS et sa fille, en l’absence du propriétaire, s’étaient dissimulées dans la cuve vide du chai et ne furent pas découvertes.

Au total, six tonnes d’armes et d’équipements militaires ont été reçues au cours de ces trois parachutages. Il s’agissait essentiellement de mitraillettes STEN, quelques THOMSON, des F.M. et des munitions correspondantes. Les armes furent de suite distribuées aux membres de la 8ème Compagnie, le surplus stocké et dispersé sur les trois cantons :

– par Albert CAILLAU, dans des fermes autour de Montaigu : DESMES à Saint Vincent, LACOSTE à Roquebrune, JAMBOU à la Rivière, RIGAL à Gouts, QUÉMÉRÉ à La Mourre, MOULYS à Sainte Cécile, LAGIER à Gouts, ALAZARD à la Faverie, BURC ancien maire de Belvèze.

En tout, 75 hommes environ, pour la plupart réfractaires au S.T.O.

–    à Bourg de Visa, chez REYNES, minotier à Brassac.

–    à Miramont, par Armand CABRIT et LACOSTE, avec la complicité du curé Jean VERGNES, originaire de Puylaroque. Ces armes furent cachées sur les voûtes de l’église de Saint Pierre de Nazac.

–    à Lauzerte, au hameau Cazillac (ferme DELMAS) et dans un ancien moulin à vent en démolition.

Ces différents dépôts permettront d’apporter un supplément d’armement aux unités du secteur Nord-Est : 4ème et 7ème Compagnies A.S., à Pech Sec et Pech Vert, ainsi qu’au maquis F.T.P. de Saint Antonin.

Pendant les mois qui précèdent la Libération, on peut observer une activité accrue des troupes d’occupation et de la milice. Déjà, le 22 septembre 1943, Louis RESSES est arrêté et déporté au camp de DORA, d’où il ne reviendra pas.

Le 30 avril 1944, M. et Mme MAZOT, instituteurs à Roquecor, sont arrêtés par la gestapo et déportés, le premier à DACHAU, la seconde à COMPIEGNE.

Le 16 mai 1944, la gestapo d’Agen, assistée d’une section de S.S., et conduite par les miliciens H… et B…, lance une opération d’envergure sur Montaigu.

Dès le début de la matinée, vers 6h, Albert CAILLAU était parti, avec son véhicule gazogène, apporter du ravitaillement fait de vivres anglais parachutés, à un groupe de maquisards faisant mouvement depuis Montpezat et se trouvant à la lisière du Lot, sans avoir mangé depuis plusieurs jours. Ce groupe d’une dizaine d’hommes se repliait après les événements tragiques survenus à Montpezat et à La Salvetat le 2 mai.

Ce petit groupe de maquisards s’était dispersé dans la région de Montaigu. L’un d’eux BISMES (HUBERT) fut chargé de contacter les responsables de la 8ème Compagnie, Albert CAILLAU et le Capitaine VINCENT, afin de réorganiser ce noyau de résistants dont un ancien du maquis d’Ornano, Jean RIGAUD (dit PETIT PERE) avait pris le commandement.

Ces deux hommes s’étaient présentés à la boulangerie CAILLAU au petit matin. Albert CAILLAU, prévenu, avait aussitôt apprêté sa camionnette. Emmenant avec lui Bismes et Rigaud, il était parti vers les fermes Desmes à Saint Vincent et Lacoste à Roquebrune retirer les vivres nécessaires à leurs camarades. Au retour, Albert CAILLAU s’arrête à LA FAVERIE, devant la ferme ALAZARD, peu avant Montaigu, pour demander des renseignements à MAINGUY fortuitement là. Il voit alors passer la voiture de B…, auxiliaire de la gestapo, qui se dirige vers Montaigu. Quelques minutes après, B… réapparait, suivi de véhicules allemands. B… désigne de la main Albert CAILLAU à ses accompagnateurs. Ce dernier est immédiatement arrêté, en même temps que BISMES et RIGAUD qui se trouvaient toujours dans la camionnette, et MAINGUY avec lequel il conversait.

Les hommes de la gestapo sont évidemment bien renseignés et sont conscients d’arrêter un «responsable» qui en sait long. Ainsi, les agents locaux de la gestapo qui informaient si bien leurs maîtres, avaient ce jour-là complété leur besogne sur le terrain en participant avec zèle à l’arrestation d’Albert CAILLAU. Suite à cette trahison, les deux miliciens furent exécutés.

Parallèlement à cette arrestation, vers 10 h, le maquis de GRAND VAL est attaqué par une colonne allemande. Deux réfractaires du S.T.O. : BAGET Pierre (23 ans) et GILLES René (24 ans) sont abattus.

Toujours ce même jour, est également arrêté Jean CHAUDEZAYGUES de Courbiac. DOUET (Capitaine VINCENT) est vainement recherché chez M. ECHE, instituteur à Montaigu, puis chez Marc BAYOU, vétérinaire. Ce dernier sera arrêté un mois plus tard.

Ce 16 mai 1944, Montaigu vit donc dans la peur : les volets sont clos. Les allemands, furieux, sillonnent les rues désertes. Une rafale de mitraillette est tirée sur André TOURNIÉ qui fuit à leur approche. Il ne sera pas atteint. La boulangerie CAILLAU est fouillée sans ménagement. La mère et l’épouse d’Albert sont malmenées. Le jeune Raymond DEC AUNES, se trouvant par hasard au fournil, est matraqué sans raison.

Le convoi allemand quitte enfin Montaigu en début d’après-midi, emmenant, outre Albert CAILLAU, Jean CHAUDEZAYGUES, Jean RIGAUD, BISMES et MAINGUY, au siège de la gestapo d’Agen, caserne LACUÉE. MAINGUY sera relâché le lendemain, faisant valoir sa fonction de contrôleur du ravitaillement.

Là, Albert CAILLAU subira de très durs interrogatoires et sera atrocement torturé. Il ne parlera pas.

Le 17 avril 1945, Albert CAILLAU sera l’objet d’une citation à l’ordre du Corps d’Armée, avec attribution de la Croix de Guerre avec étoile de vermeil : «Résistant de la première heure, s’est dépensé sans compter pour soutenir et entraîner ses camarades. A été capturé par la gestapo, enfermé pendant quatre mois dans les prisons allemandes, a été odieusement torturé. A supporté, sans faiblir un seul instant, et n’a rien avoué, ni dit qui puisse trahir ses camarades. Est digne de la plus grande admiration. »

En effet, aucun de ses amis ne sera inquiété, aucune ferme visitée, notamment les fermes DESMES et LACOSTE d’où il venait de retirer les vivres anglais au moment de son arrestation, et où se trouvait caché Jean DOUET (Capitaine VINCENT).

Ce dernier, lors des obsèques d’Albert CAILLAU, le mercredi 8 juillet 1959, exprimera son émotion dans l’éloge funèbre prononcé dans le petit cimetière de Saint Martin : «Nous nous souvenons de ton magnifique comportement, face aux sinistres brutes de la gestapo, lors des terribles interrogatoires d’Agen et de Toulouse. Tu connaissais tout de notre organisation. Tu connaissais, pour nos trois cantons de Montaigu, Lauzerte et Bourg de Visa, et les chefs, et les hommes, et pourtant, aucun n ‘a été inquiété.

Nous savons que tes bourreaux ont tout fait pour te faire parler, et que, malgré le martyre que l’on te faisait subir, tu as eu la merveilleuse force, le merveilleux courage de te taire, de ne donner aucun nom.

Nous nous en souviendrons toujours.»

Après plus d’un mois de ce traitement, Albert CAILLAU est transféré, le 24 juin 1944, à la prison Saint Michel à Toulouse, où il partagera les derniers jours de sa détention avec André MALRAUX (Colonel BERGER), voisin de cellule.

Avec lui, avaient été amenés BISMES et Jean RIGAUD, dont les destins furent tragiquement différents. Le premier partira vers DACHAU dans le convoi de la mort du 2 juillet 1944 (d’où il reviendra épuisé). Le second sera fusillé avec tant d’autres dans la forêt de Bouconne, où les corps ne purent être identifiés. En effet, pour faire de la place à l’arrivée de nouveaux prisonniers, les gardiens S.S. s’emparent au hasard des premiers emprisonnés qui sont ensuite fusillés soit dans la cour de la prison Saint Michel, soit dans la forêt toulousaine.

Albert CAILLAU, Jean CHAUDEZAYGUES et Marc BAYOU passent au travers par miracle, jusqu’au 19 août 1944, date de la libération de Toulouse et de l’ouverture des portes de la prison Saint Michel. C’est là que seront découverts encore en vie, Albert CAILLAU et ses amis, amaigris, diminués, défigurés.

Début juin, RENARD, de Saint Amans, chef de la 4ème Centaine de la Milice, organise plusieurs actions en vue de capturer les chefs de la résistance locale. Ainsi les 9 et 11 juin 1944 deux tentatives d’arrestation sur André RICHARD, instituteur à Fauroux, échouent d’extrême justesse. RENARD était en relation avec le Capitaine DURAND, chef d’annexe de la police allemande, qui prenait ses renseignements dénonciateurs auprès du curé de Bourg de Visa. Ce capitaine en retraite, dans un rapport à la milice, écrivait dès le 3 mai 1944 : «Si vous voulez que le calme revienne dans la région, faites disparaître RICHARD.» Dans un autre rapport du 7 juin 1944 : «Village de FAUROUX : RICHARD, instituteur très actif très dangereux, reçoit des colis parachutés, héberge des réfractaires, leur fait de faux papiers, ravitaille le maquis, y envoie des jeunes.»

Apiculteur à ses heures, André RICHARD avait installé dans un coin de son verger, cinq ou six ruches, dont l’une, vide d’abeilles, abritait un poste radio-émetteur.

Le 9 juin 1944, une trentaine de miliciens, arrivés en car, cernent l’école. André RICHARD, fortuitement, se trouve à Bourg de Visa. Lorsqu’il rentre à Fauroux à vélo, il aperçoit l’étrange manœuvre et s’enfuit à travers champs. Jean CABRIT qui, ce jour-là, lui apportait un pli en moto, l’aperçoit, le rattrape et l’emmène à Grandval.

Le 11 juin, les miliciens sont de retour. Ils interrogent et menacent la femme et les filles d’André RICHARD. En vain.

Peu de temps après, RENARD et le chef régional de la milice DARTENSET sont interceptés lors d’un trajet d’inspection dans le département. Amenés à Cabertat, ils y sont jugés en la ferme de PANÉGRO. Condamnés, ils sont exécutés le soir même.

Le 3 juillet 1944, une colonne allemande investit TOUFAILLES, recherchant des armes, sans résultat. L’instituteur, Léon LEONETOU échappe de peu à l’arrestation. La colonne se dirige ensuite vers Montaigu de Quercy.

Le lendemain, une autre unité atteint Bourg de Visa. Pendant que les soldats fouillaient les maisons, l’officier allemand procède à l’appel des hommes convoqués. Heureusement, il n’y a pas de représailles.

PATRICK, RAPIDO et BISCUIT, répartis dans deux tractions avant, transportant en autre les explosifs.

A Lauzerte, vers 23 h, la petite troupe entre en contact avec VINCENT, le chef de la 8ème Compagnie, au café LAFARGUE. Ce dernier est entouré par trois membres de son Corps Franc : Emile QUEMERE, Roland AGUILERA, Yves FRIAND.

VINCENT avait reconnu lui-même les défenses allemandes. Il savait que le jour-même, le groupe VENI de Lot-et-Garonne avait attaqué à Laspeyre, perdant trois maquisards, et que l’ennemi était en alerte. Il déconseille l’opération. Mais le major américain insiste, demandant à VINCENT de les accompagner et de les guider. Malgré quelques réticences, ce dernier accepte et prend la tête de la colonne constituée alors de trois tractions et de onze hommes.

Arrivé à 1 km environ du pont-canal, au nord de Lamagistère, le convoi stoppe. L’obscurité est totale. Le commando se dirige en silence vers l’objectif, marchant les uns derrière les autres sur l’accotement de la route. Le véhicule contenant le plastic est poussé pour ne pas être repéré. Les deux autres voitures restent garées avec leur chauffeur au volant.

Parvenu à proximité, MOSQUITO va reconnaître les lieux, passe le pont-canal. A cet instant, il essuyé deux ou trois rafales de F.M., alors que ses hommes essayent de le couvrir avec des tirs de mitraillettes. Touché en pleine poitrine, MOSQUITO s’effondre, mort.

Le sauve-qui-peut est général. Les hommes rejoignent à toutes enjambées les véhicules qui remontent vers Montaigu.

Les trois américains, s’étant perdus, s’engagent dans les champs de maïs, où le lendemain ils seront récupérés par Arnaud LAVENELLE de la section de Lauzerte de la 8ème Compagnie A.S. Restaurés au café LAFARGUE, ils seront ensuite transportés au maquis du Lot.

Les jours qui viennent, précèdent les heures fébriles de la Libération. La 8è™ Compagnie a pour mission, avec d’autres formations : Corps Franc POMMIÈS, 12ème Cie A.S., F.T.P., d’investir Moissac. Certes, les éléments de la division DER EURHER occupent encore la ville, cantonnés au collège. Mais les allemands ne s’écartent guère des grands axes, redoutant le contact avec ceux qu’ils appellent « terrorists ».

Le samedi 19 août 1944, vers 18 h 30, un groupe de la section de Miramont de la 8ème Compagnie (14 hommes), renforcé par quatre membres de l’O.R.A. (dont le capitaine RENE), occupant la position stratégique de la Croix de la Vierge du Calvaire, ouvre le feu au fusil-mitrailleur suides allemands (environ 200) qui se préparaient à quitter leur cantonnement du collège de garçons. Cette attaque provoque la panique des occupants qui ripostent dans toutes les directions par des tirs d’armes automatiques. Cette fusillade fait trois victimes civiles.

Dans la nuit du 19 au 20 août, tandis que les allemands activent leur départ, jetant dans le canal tout proche armes et munitions (que récupéreront ultérieurement les maquisards), les forces du maquis investissent les coteaux de Saint-Laurent (ferme GARRIGUES) et MATHALY. Au petit matin, vers 6 h, le calme règne sur Moissac. Les allemands ont quitté précipitamment la ville en direction de Castelsarrasin, abandonnant devant le collège leurs paquetages. Au lever du jour, la 8ème Compagnie C.F.L., commandée par le capitaine VINCENT, bientôt suivie par d’autres formations : un groupe F.T.P. commandé par le capitaine YSER, pénètre dans Moissac par la Dérocade, marque un temps d’arrêt à la Poste avant d’investir les différents accès à la ville.

C’est bientôt la liesse populaire, pendant que les groupes du maquis lancés à la poursuite des fuyards, ratissent les champs de Saint-Benoit et de Fleury pour capturer les soldats ennemis qui n’ont pu s’enfuir à cause des sabotages opérés la veille. Les prisonniers, au nombre d’une quarantaine, sont dirigés sur l’ancienne prison de Lauzerte, dès la fin de la matinée, afin de parer à un retour en force éventuel des colonnes allemandes qui ne savent comment échapper à l’étau qui se resserre sur elles.

Dès le soir même, la Délégation Spéciale chargée de gérer la ville, nommée par le gouvernement de Vichy, est remplacée par le Comité Local de Libération composé de résistants.

Bien que, suivant les directives de Londres, aucune action d’envergure ne doive être entreprise par la Résistance avant le jour J, le Corps Franc sous les ordres du Capitaine VINCENT participe à des missions périlleuses en liaison avec les maquis voisins : sabotage de voies ferrées et d’installations ferroviaires, destruction de ponts routiers… Autant d’actions en commun avec les autres compagnies du département qui empêchent l’Etat-Major allemand de disposer rapidement des forces stationnées dans le Midi, après le débarquement de Normandie.

Arrive enfin le mois d’août 1944. Le 1er août, Jean RICARD, de Roquecor, gendarme ayant quitté sa brigade pour combattre à la 8ème Compagnie, est mortellement blessé en service commandé. Il meurt, après une nuit d’agonie, payant chèrement de sa vie, son courage et son patriotisme.

Le 15 août 1944, un événement majeur intervient : le débarquement en provence des Forces Alliées sous le commandement du général de LATTRE de TASSIGNY, qui déclenche l’ordre de combat de la Résistance Intérieure, mettant sur pied de guerre toutes les unités combattantes de Tarn-et-Garonne. Les actions se multiplient.

Depuis le 14 juillet, un commando de parachutistes américains avait été largué entre Saint-Céré et Padirac. Le 10 août, ces hommes s’installent au château de Charry, près de Moncuq. Le château servait de base à un maquis F.T.P., commandé par le lieutenant DE GAUDUSSON, dit FRANÇOIS, jeune officier qui avait particulièrement brillé pendant les combats de 1940.

Un contact est établi avec les membres du commando, dont le chef déclare qu’il a reçu mission de saboter les lignes de communication, notamment la ligne Bordeaux-Toulouse qui était l’axe principal utilisé par les convois allemands. L’objectif choisi est le pont de chemin de fer sur la Barguelonne à Lamagistère, dont la destruction doit paralyser totalement le trafic. Les américains sollicitent le concours des maquisards pour leur connaissance de la région. FRANÇOIS, le chef du maquis, fait observer que les allemands ont installé à Lamagistère un système de défense très complet. Il ne faut pas se lancer dans l’aventure sans reconnaissance préalable. Néanmoins il met à la disposition du commando son spécialiste des sabotages : MOSQUITO, de son véritable nom Emmanuel SALVADOR, ingénieur espagnol, ayant combattu dans l’artillerie de l’armée républicaine.

Le 15 août 1944, vers la fin de l’après-midi, les hommes du commando et le petit groupe de MOSQUITO s’embarquent sur les véhicules qui doivent les amener à proximiter de l’objectif. Il y a trois américains : Lieutenant KARL, MORANE et RODNEY, et quatre F.T.P. : MOSQUITO, PATRICK, RAPIDO et BISCUIT, répartis dans deux tractions avant, transportant en autre les explosifs.

A Lauzerte, vers 23 h, la petite troupe entre en contact avec VINCENT, le chef de la 8ème Compagnie, au café LAFARGUE. Ce dernier est entouré par trois membres de son Corps Franc : Emile QUEMERE, Roland AGUILERA, Yves FRIAND.

VINCENT avait reconnu lui-même les défenses allemandes. Il savait que le jour-même, le groupe VENI de Lot-et-Garonne avait attaqué à Laspeyre, perdant trois maquisards, et que l’ennemi était en alerte. Il déconseille l’opération. Mais le major américain insiste, demandant à VINCENT de les accompagner et de les guider. Malgré quelques réticences, ce dernier accepte et prend la tête de la colonne constituée alors de trois tractions et de onze hommes.

Arrivé à 1 km environ du pont-canal, au nord de Lamagistère, le convoi stoppe. L’obscurité est totale. Le commando se dirige en silence vers l’objectif, marchant les uns derrière les autres sur l’accotement de la route. Le véhicule contenant le plastic est poussé pour ne pas être repéré. Les deux autres voitures restent garées avec leur chauffeur au volant.

Parvenu à proximité, MOSQUITO va reconnaître les lieux, passe le pont-canal. A cet instant, il essuyé deux ou trois rafales de F.M., alors que ses hommes essayent de le couvrir avec des tirs de mitraillettes. Touché en pleine poitrine, MOSQUITO s’effondre, mort.

Le sauve-qui-peut est général. Les hommes rejoignent à toutes enjambées les véhicules qui remontent vers Montaigu.

Les trois américains, s’étant perdus, s’engagent dans les champs de maïs, où le lendemain ils seront récupérés par Arnaud LAVENELLE de la section de Lauzerte de la 8ème Compagnie A.S. Restaurés au café LAFARGUE, ils seront ensuite transportés au maquis du Lot.

Les jours qui viennent, précèdent les heures fébriles de la Libération. La 8ème Compagnie a pour mission, avec d’autres formations : Corps Franc POMMIÈS, 12ème Cie A.S., F.T.P., d’investir Moissac. Certes, les éléments de la division DER EURHER occupent encore la ville, cantonnés au collège. Mais les allemands ne s’écartent guère des grands axes, redoutant le contact avec ceux qu’ils appellent « terrorists ».

Le samedi 19 août 1944, vers 18 h 30, un groupe de la section de Miramont de la 8ème Compagnie (14 hommes), renforcé par quatre membres de l’O.R.A. (dont le capitaine RENE), occupant la position stratégique de la Croix de la Vierge du Calvaire, ouvre le feu au fusil-mitrailleur suides allemands (environ 200) qui se préparaient à quitter leur cantonnement du collège de garçons. Cette attaque provoque la panique des occupants qui ripostent dans toutes les directions par des tirs d’armes automatiques. Cette fusillade fait trois victimes civiles.

Dans la nuit du 19 au 20 août, tandis que les allemands activent leur départ, jetant dans le canal tout proche armes et munitions (que récupéreront ultérieurement les maquisards), les forces du maquis investissent les coteaux de Saint-Laurent (ferme GARRIGUES) et MATHALY. Au petit matin, vers 6 h, le calme règne sur Moissac. Les allemands ont quitté précipitamment la ville en direction de Castelsarrasin, abandonnant devant le collège leurs paquetages. Au lever du jour, la 8ème Compagnie C.F.L., commandée par le capitaine VINCENT, bientôt suivie par d’autres formations : un groupe F.T.P. commandé par le capitaine YSER, pénètre dans Moissac par la Dérocade, marque un temps d’arrêt à la Poste avant d’investir les différents accès à la ville.

C’est bientôt la liesse populaire, pendant que les groupes du maquis lancés à la poursuite des fuyards, ratissent les champs de Saint-Benoit et de Fleury pour capturer les soldats ennemis qui n’ont pu s’enfuir à cause des sabotages opérés la veille. Les prisonniers, au nombre d’une quarantaine, sont dirigés sur l’ancienne prison de Lauzerte, dès la fin de la matinée, afin de parer à un retour en force éventuel des colonnes allemandes qui ne savent comment échapper à l’étau qui se resserre sur elles.

Dès le soir même, la Délégation Spéciale chargée de gérer la ville, nommée par le gouvernement de Vichy, est remplacée par le Comité Local de Libération composé de résistants.

Le colonel NIL, ayant demandé dans la journée du renfort pour la Libération de Toulouse, une centaine d’hommes de la 8ème Compagnie, commandée par VINCENT, rejoint NIL à son P.C., localisé à la Réserve des Seigneurs, à l’entrée Ouest de la ville rose. Des éléments de cette unité seront notamment engagés dans l’attaque de la prison Saint-Michel où seront retrouvés, miraculeusement vivants, Albert CAILLAU, Marc BAYOU et Jean CHAUDEZAYGUES.

La 8ème Compagnie poursuivra le combat avec d’autres unités sur la route de Gaillac, Albi et Lacaune, faisant de nombreux prisonniers. Relayée par un fort contingent de F.T.P. du Tarn et de Haute-Garonne, elle se replie alors sur Montauban.

La 8èmc Compagnie A.S. fut dissoute le 2 septembre 1944. La plupart de ses hommes désirant poursuivre le combat pour la Libération de la France, signèrent alors un engagement pour la durée de la guerre : soit au 3ème HUSSARD motorisé, en formation à la caserne DOUMERC de Montauban, et commandé par le colonel LANGERON (LARZAC), soit au Bataillon de marche du Tarn-et-Garonne, commandé par COTTAS et composé du bataillon F.T.P. SABATIE et du bataillon A.S. CAMILLE. Le 3ème Hussard partit alors pour la campagne de France et le Bataillon de marche fut envoyé à la Pointe de Grave.

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La résistance en pays de Serres
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