Page 24-27 du Livre « Cinquantenaire  Libération de Montauban et du Tarn et Garonne »

C’est le 11 novembre 1942 que les Allemands pénètrent en Tarn-et-Garonne. Le matin même, ils avaient franchi avec d’autres éléments de l’armée allemande « Wehrmacht » la ligne de démarcation établie lors de l’armistice pour séparer la zone occupée et celle dite libre, consécutivement au débarquement allié en Afrique du Nord du 8 novembre 1942. Il n’y a plus de zones. Tout le pays est occupé et les contraintes sont les mêmes dans le Nord et le Sud du pays. Toulon, épargné ce jour-là, constituera, pour la marine française, un camp retranché, une enclave non occupée de la France. Elle ne le restera pas longtemps. Elle ne le restera que 16 jours, jusqu’au sabordage de la plus grande partie de la flotte, le 27 novembre 1942.

La France intégralement occupée, désarmée et exposée aux représailles connaît, à partir de ces événements, une longue et périlleuse marche en avant des résistants dans leurs actions contre l’occupation allemande, le gouvernement de la collaboration de Vichy, sa police et sa milice.

En Tarn-et-Garonne, la Résistance, comme dans les autres départements, ne débute pas en novembre 1942. A cette époque elle est déjà implantée, en voie de structuration.

Elle a débuté dès 1940 par la réunion de gens qui n’acceptent pas la défaite ni le gouvernement de fait de Vichy, ni la collaboration ; par des graffiti sur les édifices les plus visibles, à la peinture et/ou à la craie (ex : « Vichy n’est pas la France » sur le quai de Villebourbon entre le pont Vieux et le pont Neuf), par des papillons tel celui-ci : « Français ! la délivrance approche. Préparez-vous à servir », par des tracts donnant des informations ou appelant à l’action les populations à l’occasion des fêtes nationales ou des manifestations organisées par le gouvernement ou sa légion des combattants comme celui qui est reproduit ci-après.
La distribution des journaux clandestins : Cahier du témoignage chrétien, Libérer et Fédérer, Combat, Libération dont plusieurs numéros ont été imprimés à Montauban aux imprimeries Busson et Lormand. Ci-après, une reproduction de ces publications.

 La distribution des journaux clandestins : Cahier du témoignage chrétien, Libérer et Fédérer, Combat, Libération dont plusieurs numéros ont été imprimés à Montauban aux imprimeries Busson et Lormand. Ci-après, une reproduction de ces publications.

La P.A.N. (phalange antinazie) qui eut pour origine l’action de jeunes lycéens et ouvriers montalbanais, animée par Louis Sabatié, s’intégrera aux « Francs tireurs et partisans » (F.T.P.)

Les partis politiques (radical, socialiste, communiste, chrétien) et les syndicats ouvriers (C.G.T., C.F.T.C.) animateurs de plusieurs mouvements nationaux seront représentés au comité départemental de Libération, sauf « Libérer et fédérer », qui était en contact étroit avec la section française de la S.O.E. (Spécial opération exécutive – réseau Buckmaster) dont le responsable pour le Tarn-et-Garonne était le major Antony Broocks.

Ainsi se sont groupés ou regroupés tous ceux qui viennent de milieux sociaux différents, politiques ou apolitiques, croyants ou incroyants, dans un même idéal et une volonté : le rétablissement de la démocratie et la libération du pays.

Les mouvements nationaux et régionaux : « Libérer et fédérer », « Combat », « Franc tireur », « Libération », « Résistance fer », « Front national » entre autres mènent dans notre département, chacun de leur côté, des actions spécifiques. Ils constituent, en 1944, un premier regroupement prenant l’appellation de « Résistance intérieure française » (R.I.F.), puis de « Mouvements unis de la Résistance » (M.U.R.) et ensuite de « Mouvement de libération nationale » (M.L.N.) pour devenir « l’Armée secrète » (A.S.). Cette dernière, avec les réseaux « Camouflage du matériel » (C.D.M.) et « Organisation de résistance armée » (O.R.A) forment les « Forces françaises de l’intérieur » (F.F.I.) auxquelles s’adjoindront les « Francs tireurs et partisans » (F.T.R).
A la Libération, les Forces françaises de l’intérieur en Tarn-et-Garonne sont constituées par : 15 compagnies de l’A.S., 2 groupes de L.F., 4 groupes F.T.R, 12 groupes de l’O.R.A. – C.F.R (Corps franc Pommiès).

Ces unités, constituées à partir du deuxième semestre 1943 et dont les effectifs proviennent en grande partie de réfractaires au S.T.O., consacrent leur activité à l’instruction militaire, au repérage de terrains pour les parachutages, aux sabotages, à la recherche de renseignements, à l’approvisionnement de l’intendance (nourriture, habillement, services).

De gauche à droite : MM. Durrieu et Jean Monier. le major anglais Anthony Brooks et Louis Olivet

 

La Résistance en Tarn-et-Garonne
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