Page 1-7 du Livre « Avant que Mémoire ne Meure »

Avant que mémoire ne meure
Louis OLIVET
Président du Comité Départemental du Prix de la Résistance et de la Déportation du Tarn-et-Garonne
André ARIBAUD
Professeur Honoraire

Les Forces Françaises de l’Intérieur dans les secteurs nord-est et nord-ouest du Tarn-et-Garonne : contribution à l’histoire de la Résistance

Caussade – Montpezat de Quercy – Caylus – Saint-Antonin – Nègrepelisse Lauzerte – Montaigu-de-Quercy – Bourg-de-Visa
1997

Stèles Commémoratives

AVANT QUE MEMOIRE NE MEURE Tome1-page3-001

Bir-Hakeim
4ème, 7ème et 8ème CiesA.S.
1-Noalhac    P.C.  2-    Montpezat 3-    La Salvetat 4-    Perches 5-    Caylus 6- Les Espagots

Omano 4eme CieA.S.
7- Volcan 8- La Bouriette

Corps Franc Dumas 6ème Cie AS.
9- Les Ombrails 10- Montricoux 11-    Cabertat 12-  Les Brunis

O.R.A.
13-  Caylus C.F. Pommiès 14- Caylus Cdt Normand 15- Livron 16- Les Espagots 17- Azevedo

18-    Réalville F.T.P.

Déportation
19-    Septfonds 20-    Caussade

21-    Caussade – Victime civile

22-    Septfonds – Camp de Judes
8ème Cie A.S.
23-    Grandval  24-  Mosquito 25-  J.L. Demeurs 26- Banel 27- Pech Berthier

Exergue

AVANT QUE MEMOIRE NE MEURE Tome1-exergue-001
PATRIAM DEFENDO VICTORIAM TULIT
(Crypte du Mont Valérien)
Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons.
Paul ELUARD

Aux Forces Françaises de l’Intérieur du Tarn-et-Garonne des secteurs nord-est et nord-ouest.

Janvier 1997 L.O. A.A

 

 

 

Préface
Ces souvenirs, va t-il falloir les retuer ?

Paul Verlaine, Sagesse.
Sans l’ombre d’un doute, cet ouvrage fera date dans l’histoire de la Résistance en Tarn-et-Garonne.

Il aurait pu s’intituler «ils furent des hommes», tant il est évident que les actions décrites sont le fait d’une poignée d’hommes et de femmes, dont il était essentiel, selon mon sentiment, de recueillir les ultimes témoignages.

Saint-Just a dit : «dans l’histoire, il n’y a pas de jugement dernier, ni de résurrection – on ne fait que témoigner».

Ces témoignages constituent le temps fort du livre ; recueillir tous les souvenirs des protagonistes a exigé un travail minutieux et patient ; c’est que la transmission de la mémoire est le ferment même de la vie.

Il n’y a donc pas une grande histoire et une petite mais l’Histoire.

Les faits rapportés la plupart du temps de façon palpitante, s’inscrivent dans le grand livre de la Résistance Intérieure.

Les documents présentés, prouvent, s’il en était besoin, l’abnégation de ces soldats de l’ombre prêts à sacrifier leur vie pour contribuer à la libération du sol national, sans distinction de confessions religieuses ou politiques… celles-ci viendront ensuite… chacun ayant droit à sa différence.

Quel bel exemple pour notre jeunesse que de voir, au coude à coude, lutter un agriculteur catholique, un instituteur socialiste, un autrichien brigadiste.

Il convient également de souligner le besoin ressenti des auteurs de montrer les origines populaires de cette résistance des maquis, en Tarn-et-Garonne comme dans beaucoup d’autres départements.

50 ans après, cette période de notre histoire est encore «explosive» ; elle soulève toujours des interrogations sur un passé douloureux pour la mémoire collective.

L’amnésie ne peut s’avérer qu’un traitement insupportable au regard de ce devoir de mémoire envers les générations présentes et à venir.

Au-delà du ressenti de chacun, la lecture de ces pages nous entraîne dans une leçon de vie à travers les peurs, les atrocités mais aussi les joies, les espérances de ceux qui furent, à cette époque, le «levain» de la France.
Christian MÉJEAN

Directeur Départemental de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de guerre.

Avant-Propos
Si nous avions écrit ce livre il y a 50 ans au lendemain de la guerre, des tristes années de l’occupation, nous lui aurions donné comme titre «Les maquis dans la partie nord du Tarn-et- Garonne».

Aujourd’hui, en mettant sous vos yeux des documents qui prouvent que la Résistance était organisée, nous espérons faire œuvre utile pour que soient connus les faits et les hommes du temps de la contrainte nazie dans leur vérité, dans une partie du département. C’est pourquoi «Avant que mémoire ne meure» a été retenu comme titre.

Contrairement à l’idée que se font certains, comme partout en France, les maquis étaient mobiles. Dans la partie du Tarn-et-Garonne qui nous a intéressée ils allaient du Rouergue au pays de Serres en passant par les Causses et les Quercy sous les bois de hêtres et de châtaigniers en Rouergue, sous ceux des noyers communs et des érables de Montpellier des Causses, ceux des chênes pubescents, des merisiers et des robiniers des Quercy, sous ceux des charmes et des érables champêtres du pays de Serres.

Ces régions offraient l’isolement souhaité, le couvert facile, le ravitaillement possible. Leur diversité et leur richesse permettaient l’implantation des maquis au gré de leur mouvance, des réduits, des lieux de rencontre, des boîtes à lettres, de tous les ravitaillements, le stockage des produits de première nécessité, de l’armement. En outre, les axes routiers, les voies ferrées, les lignes à haute tension, les ouvrages d’art sur lesquels les opérations et actions de la Résistance s’effectuaient y étaient nombreux.

On y a compté jusqu’à 13 unités (tous mouvements confondus) sur 33 ; 32 accrochages ou actions sur 58 ; 29 opérations sur 46, dont 20 parachutages sur 32 avec 321 containers sur 554 et un effectif variable de 352 à 801 maquisards.

Dans ce domaine, le tableau national des opérations et actions de la Résistance, du 1er novembre 1942 à la Libération est assez flatteur car notre département n’y est pas à la traine : 46ène place pour les opérations sur 90 et 32ème place pour les actions également sur 90.

Vous qui voulez avoir une idée sur ce que fut la RESISTANCE chez nous et qui vous vous demandez comment assurer la transmission de son «héritage», comment oeuvrer pour que le sacrifice des Résistants (hommes et femmes) ne reste pas vain. Avec «Avant que mémoire ne meure» vous avez en mains l’outil agrémenté de cartes, de photographies, de documents qui vous servira à accomplir, à l’heure de l’Europe, votre tâche en profondeur auprès de la jeunesse pour que RESISTANCE, TOLERANCE, FRATERNITE, les mots de notre message, ne deviennent pas un souvenir, pour qu’ils restent une attitude à afficher face à toutes les tentatives de l’asservissement parce que l’on ne peut laisser la place aux dictateurs ni à tous ceux qui ne peuvent supporter l’existence de la Liberté, du respect des droits de l’homme et celui des nations à disposer d’elles-même.

Louis OLIVET

Président de l’Union Départementale des combattants Volontaires de la Résistance

Remerciements
Ayant eu l’opportunité de consulter des archives nombreuses et ignorées, relatives aux maquis localisés sur le Camp militaire de Caylus pendant la période 1943-1944, il nous est apparu essentiel de montrer comment se constitue un maquis, comment il évolue en fonction des apports et des circonstances, comment il s’organise, comment il agit.
Pour une meilleure approche des faits, nous avons choisi la simplicité des récits pris sur le vif, auxquels nous avons ajouté pièces justificatives et explicatives complémentaires.

A cette première analyse, sont venues progressivement s’adjoindre les relations étroites avec les autres maquis de combat, et plus généralement avec toutes les unités de l’Armée Secrète localisées dans la partie Nord du département, depuis le pays de Serres à l’Ouest jusqu’au Bas Quercy à l’Est.
Pour cette étude, nous avons bénéficié de témoignages précieux. En particulier ceux de :
–    Noël DUPLAN (NIL) ; Chef départemental F.F.I.

–    André FIQUET (Tataouine) ; Responsable du maquis Bir-Hakeim.

–    Louis OLIVET (Oscar) ; Président des C.V.R.

–    Cirio SOCCOL (Cambouis) ; 7ème Cie AS.

–    Henri DELPECH (Tonnerre) ; 7ème Cie AS.

–    Georges ARTOUX (Fauvette) ; 7ème Cie AS.

–    Maurice DAUGE (Rigoulot) ; Groupe FANTOME. Corps Franc DUMAS.

–    Emile COURBIER (Leclair) ; 7ème Cie AS.

–    Georges JACQUOT (Marsouin) ; Groupe FANTOME.

–    José CASSAN (Bolchevick) ; 6ème Cie AS.

–    Jean CABRIT (Georges) ; 8ème Cie AS.

–    André CAILLAU ; 8ème Cie AS.
que nous remercions avec reconnaissance pour la richesse et la fidélité de leurs souvenirs.

Enfin nous ne saurions insister sur le rôle, ô combien prépondérant, joué par le Lieutenant-Colonel FRANÇOIS, Commandant le Camp de Caylus, pendant l’élaboration de cette étude. L’attention portée, les facilités renouvelées, les conseils précieux nous ont ainsi permis de mener à bien la rédaction de ces recherches.

A. ARIBAUD

Janvier 1996

 

Préfaces
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