Page 65 -66 du Livre « Cinquantenaire Libération de Montauban et du Tarn et Garonne »
Les résistants et les otages arrêtés étaient jetés en prison où les conditions d’existence étaient très dures.
Les otages, choisis parmi les notables, les personnes arrêtées au hasard ou « ramassées » dans les rafles, fournissaient les victimes que les Allemands exécutaient par représailles, lorsque des sabotages avaient détruit leur matériel ou gêné leurs communications, lorsque leurs soldats avaient été blessés ou tués dans une embuscade.
Les résistants, eux, étaient souvent condamnés à mort, la plupart du temps sans même un simulacre de jugement. Après quelques jours ou quelques semaines de détention, certains étaient passés par les armes.
Les autres étaient déportés.
Jean Moulin, qui a gagné Londres en juillet 1941 après avoir déjoué la surveillance dont il était l’objet de toutes les polices, reçoit du général de Gaulle le mandat de réunir les différents mouvements de résistance sous l’autorité du comité de Londres pour remplir sa mission, et revient en France le 1er janvier 1942. Il cherche alors à s’adjoindre un chef militaire en vue de la direction de la future armée secrète. Henri Frenay, fondateur du mouvement « Combat » au cours de l’été 42, lui suggère le nom du général de réserve Charles-Antoine Delestraint. Le 4 août 1942, le général de Gaulle donne son accord dans un message haut de signification : « Charles à Charles d’accord », message confirmé par une lettre personnelle en date du 22 octobre. Moulin le présenta le 27 novembre 1942 à la première réunion du comité de coordination des mouvements de résistance aux responsables de ces organisations, dont le but était de faciliter le regroupement, au sein de l’A.S., des cadres et des militants de leurs formations paramilitaires et les amener à reconnaître l’ascendant de Londres qui cherche à s’imposer aux Alliés.
C’est à Paris, le 27 mai 1943, au 48 de la rue du Four, qu’il réunira le Conseil national de la Résistance (C.N.R.), organe consultatif symbolisant l’unification d’une résistance qui adopte des objectifs communs. Tous les mouvements intérieurs sont représentés, ainsi que les tendances politiques et les syndicats.
Il sera arrêté à Caluire (Rhône) le 21 juin 1943 par Klaus Barbie, dans la villa du Docteur Dugoujon, où se tenait une réunion des formations militaires, au cours de laquelle devait être trouvé un successeur au général Delestraint, chef de l’armée secrète, arrêté le 9 juin, à la station de métro Muette à Paris. Jean Moulin mourra après avoir été cruellement torturé, vraisemblablement dans le train qui l’emmenait en Allemagne, à Metz ? (registre des décès de la mairie) le 8 juillet 1943, seul indice qui renseigne sur la fin de Jean Moulin.