Page 66 du Livre « Cinquantenaire Libération de Montauban et du Tarn et Garonne »
Les déportés transportés dans des wagons à bestiaux du modèle « Hommes 40 » étaient entassés à 100 ou à 120. Les trains étaient étroitement gardés. Alors commençait un infernal voyage, qui durait souvent plusieurs jours : sans manger, sans boire, debout ou couchés dans les ordures, attendant parfois des heures en plein soleil, sur les voies de garage, le passage des convois de troupes ou de matériel, retardés par les bombardements.
Quand ils arrivaient à destination, accueillis par des cris et des coups, ils s’écroulaient sur les quais. Mais beaucoup étaient déjà morts ou avaient perdu la raison. Certains camps possédaient leur gare. Pour parvenir à d’autres, il fallait marcher sous le soleil, dans la poussière, dans la boue ou dans la neige glacée. Les S.S. frappaient et les chiens mordaient… Les arrivées nocturnes étaient particulièrement spectaculaires, car les nazis aimaient la mise en scène.
Un camp comprenait un ensemble de baraques ou « bloks ». Certains étaient de dimensions relativement réduites ; d’autres formaient d’immenses cités qui pouvaient contenir jusqu’à 40 000 détenus. Sur la place d’appel ou « Appelplatz » avaient lieu les rassemblements, les punitions et les exécutions publiques. Un ou plusieurs réseaux de barbelés électrifîés faisaient une barrière infranchissable. De place en place des « miradors » sur lesquels veillaient des sentinelles qui tiraient sans sommation, souvent par simple jeu. A côté du camp, la villa du commandant, son jardin, sa piscine, les habitations des gardiens. Parfois, dans le camp ou à côté, des bâtiments aux destinations particulières : la prison, la chambre à gaz, le four crématoire.