Page 48-51 du Livre « Contre l’oubli Plaques et stèles de la résistance et de la déportation en Tarn et Garonne»

MAQUIS DE CABERTAT
6ème COMPAGNIE AS
20 juin 1944
Vaïssac – Nègrepelisse

Le site de Cabertat dominant le village de Vaïssac, servait de P.C. en 1944 à la 6ème compagnie de l’Armée Secrète à laquelle appartenaient beaucoup de maquisards originaires de Montricoux.
A partir d’avril 1943 la Résistance s’organise dans le canton de Nègrepelisse. Sous la direction de Noël DUPLAN (Nil), le capitaine DELPLANQUE (Dumas) va former la 6ème compagnie de l’Armée Secrète. Autour de lui se groupent des hommes décidés à lutter contre l’occupant. Gaston DELPLANQUE est lorrain d’origine. Prisonnier évadé, il se réfugie dans sa famille à Nègrepelisse et il travaille à la briqueterie du Bugarel.

Le premier d’entre eux est Wilfrid RICARD assisté de son frère Germain et de sa femme Maria. Ils se sont installés en 1936 aux « Ombrails », centre de gravité du triangle Nègrepelisse – Vaïssac-Montricoux. Ils se lient à la Résistance et les « Ombrails » deviennent le lieu de rendez-vous où se rencontrent les résistants de la région. L’action clandestine s’y organise. Dans la nuit du 19 au 20 août 1943 a lieu le premier parachutage effectué en Tarn-et-Garonne : sept containers d’armes.

Auprès de DELPLANQUE, le groupe de patriotes va effectuer un travail titanesque : liaisons, boîtes aux lettres, transport de réfractaires au S.T.O., camouflage de Juifs. Georges CAPERAN, Jean TACHE, Henri REY, Pierre AUJALEU, Roger NIEDERCORN, Claude FRAPPERIE, Emile BALTHAZAR, Raoul JACQUOT, Gilbert PUYGAUTHIER et Maurice DAUGE.

Le 8 mai 1944, le colonel Nil, chef départemental des F.F.I., donne l’ordre de rassembler les hommes et de former les Corps Francs. L’unité est formée, composée de groupes de six à huit hommes, dispersés dans le maquis.

Le groupe Fantôme (DAUGE, JACQUOT) est le fer de lance du Corps Franc Dumas, secondé par le groupe Bolchevick, Fracasse et Pet-Sec. Fin mai, l’ordre est donné aux groupes de rejoindre la forêt de Vaïssac où un camp a été aménagé.

Après le débarquement du 6 juin 1944, le colonel Nil qui a son P.C. chez Ricard donne l’ordre d’exécuter le plan vert. Les lignes vers Paris et vers Bordeaux ainsi que celles vers Lexos vont subir des coupures régulières entravant la marche des convois ennemis.

Vers le 15 juin, le chef régional de la milice DARTENSET et le chef départemental RENARD sont interceptés par les maquisards. Ils sont amenés à Cabertat où ils sont jugés et condamnés le soir même. Les deux hommes sont exécutés immédiatement.

Mais le camp ne tarde pas à être repéré. Le 20 juin 1944, à 8 heures 15, M. TERRASSIER, secrétaire de la mairie de Vaïssac, arrive essoufflé et légèrement blessé au camp. Il informe DELPLANQUE qu’une formation allemande vient de faire irruption dans la commune.

Monument aux morts avant 1991

Monument situé dans les bois de « Cabertat »

Pendant ce temps dans le village, les nazis pénètrent dans l’église où l’abbé CRUZEL, curé de Vaïssac célébrait un office des morts. Ils l’arrêtent ainsi que les fidèles présents.

A 9 heures 30, l’attaque se produit sur le poste de garde de l’entrée du camp défendue par le groupe Bolchevick.

Le groupe Fracasse (PUYGAUTHIER et FRAPPERIE) est détaché vers la ferme Bouissière (résistant et futur maire de Vaïssac) pour freiner l’action de l’ennemi.

Le groupe Fantôme, sous les ordres de Marsouin (JACQUOT), est à proximité de la ferme Penchenat.

Le groupe Boum (BALTHAZARD) est à Cabertat même.

Le groupe Pet-Sec (LASBAREILLES) est posté entre l’accès principal du camp et la ferme

Panégro.

Vers 10 heures, les chenillettes et les lance-flammes ennemies entrent en action. La position est tenue jusqu’à 10 heures 45 malgré la supériorité de l’ennemi en homme et en matériel.

Les groupes se replient sur ordre par les bois de Genebrières y entraînant l’adversaire. Le contact est rompu vers 1 5 heures et l’ordre de dislocation est donné.

Les Allemands s’acharnent alors sur les fermes et les bois. A 17 heures 25, Panégro est en flamme et la famille PENCHENAT (le père Adrien, la mère et leur fille Léa) a péri dans l’incendie de sa demeure. Les fermes Cassagran, Penchenat, Segure, Panégro, Cabosse et Tounielle sont détruites par le feu.

Le même soir, les groupes du Corps Franc sont regroupés et prêts à reprendre le combat. Les pertes allemandes sont de 13 morts et de plusieurs dizaines de blessés.

Texte de la plaque située au bas du monument

Dans la matinée, deux véhicules chargés du ravitaillement du maquis tombent dans une embuscade, à proximité de Vaïssac, au lieu-dit  » le Pont  » sur la route de Revel. Six hommes dont deux seulement ont une arme y ont pris place : Eloi TEULIERES (38 ans), Pierre NONORGUES (30 ans), Jean BIAU (26 ans), Léon POUX (32 ans), Louis PUECH (23 ans) et Camille BASSELIER (31 ans). Les résistants se défendent brièvement mais le nombre l’emporte. Ils sont faits prisonniers et sont longuement torturés par les Allemands et les miliciens. Après un martyr de plusieurs heures, ils sont emmenés avec les 21 otages dans les bois de Cabertat.

A midi les six maquisards et Jean COURNAC, arrêté à Vaïssac, sont séparés du groupe. COURNAC exhibe sa qualité de gendarme, il est épargné. Les six autres sont abattus et brûlés aux lance-flammes. Les autres otages sont relâchés en fin de soirée.

Après l’attaque du 20 juin 1944, les groupes du Corps Franc ont réoccupé les emplacements précédemment aménagés autour de Cabertat. Dès début juillet, ils sont à nouveau opérationnels.


Nègrepelisse : Plaque située sur l’un des bâtiments de la ferme Ricard au lieu-dit « Les Ombrails » pour le 1er parachutage dans le département.

MAQUIS DE CABERTAT
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