Page 82-84 du Livre « Contre l’oubli Plaques et stèles de la résistance et de la déportation en Tarn et Garonne»
MONTRICOUX 21 juin 1943
Malgré la surveillance constante des agents de l’ennemi et le manque d’armes, la Résistance s’organise secrètement et farouchement.
Quand le 6 juin 1944 la nouvelle du débarquement se répand, une puissante colonne blindée est cantonnée au village et pense l’occuper longtemps. Cette attitude exalte la volonté de certains habitants qui prennent le maquis.
Le 9 juin 1944, le groupe « Fantôme » de la 6ème compagnie réquisitionne les automobiles en état de rouler.
Le 12 juin, la Gestapo vient capturer un réfractaire du travail et un patriote belge, M. François DENIS, agent de la Résistance. Tous les deux parviennent à s’échapper mais les Allemands se vengent sur les véhicules laissés par les résistants et ils arrêtent Mme DENIS et un réfugié anglais M. PERRIER.
Après l’attaque du maquis par les Allemands le 20 juin 1944, les collaborateurs poursuivent leur action contre les patriotes. Le 16 juillet 1944, un grand nombre de maquisards sont venus en permission. Leur présence est signalée à la Gestapo et à la milice.
Le 17 juillet, vers 5 heures, une première action est entreprise par les S.D. (Sicherheits-Dierst – Service de sécurité), la Feldgendarmerie trupp 994, l’Einsatz-kommando n° 7 et la milice. Cette action est un échec.
Les Allemands et les miliciens se dirigent alors vers les Ombrails. Seule Maria RICARD est présente. Son mari et son beau-frère sont dans les champs. Pendant deux heures, les Allemands mettent la maison à sac. Maria est enceinte, est-ce pour cette raison qu’ils ne l’emmènent pas ?
A 7 heures 30, le village de Montricoux est cerné par le S.D. et le kommando. Des civils, membres du S.D., munis d’une liste nominative se rendent dans les maisons désignées, recherchant les maquisards. Les habitants, de bonne foi ou par naïveté, pensent être soumis à un simple contrôle d’identité.
Monument aux morts 1939 -1945 Montricoux
Henri JOUANY travaille à la vigne avec son fils quand on lui demande de venir. Il part en habit de travail. Hugues LESPINET se trouve au moulin lorsqu’il doit se rendre à la mairie.
Huit hommes sont arrêtés au village. Arrive le bus de Bruniquel : les miliciens interceptent trois hommes dont René COURNUT qui est particulièrement maltraité car il porte un pistolet et des grenades.
Au total, les occupants ont effectué 13 arrestations : huit à Montricoux, trois dans l’autobus et deux à Nègrepelisse. Pierre BONHOMME, BORDERIES, André CASTEL (37 ans) de Nègrepelisse, René COURNUT, Pierre FEULLEE, Eugène FOURNIER, André HUGUET (49 ans), André JOUANY (35 ans), Henri JOUANY (39 ans), Hugues LESPINET, Lucien LESPINET tous nés ou travaillant à Montricoux, Camille MAZARD et Michel MELAMED (39 ans) ingénieur d’origine polonaise et travaillant à Caussade.
Pendant ce temps, Wilfrid RICARD est arrivé à Cabertat pour avertir le capitaine DELPLANQUE « Dumas » que sa maison est cernée par les Allemands et que sa belle-sœur est entre leurs mains.
Pour favoriser la libération de Maria, DELPLANQUE envoie un agent de liaison André LEMOUZY pour donner l’ordre au demi groupe le plus proche appartenant au groupe « Fantôme » d’attaquer le convoi ennemi.
Au Bugarel, LEMOUZY remet l’ordre à Maurice DAUGE « Rigoulot ». Ce matin-là, se trouvent chez lui cinq membres du groupe « Fantôme » : Pierre GIUSTI « Gim », André BAUER « Pépé », WROBEL « Bob », Marcel LOUPIAC et Angélo FOFANO « Mistinguet ».