Pages 94-113 du Livre « Afin que Mémoire Demeure »

Les compagnies de l’Armée Secrète du Sud de la Garonne

2ème Compagnie, cantons de Grisolles et Villebrumier

10ème Compagnie, cantons de Beaumont, Lavit et Montech

13ème Compagnie, cantons de Valence d’Agen et Auvillar (première partie)

13ème Compagnie, cantons de Valence d’Agen et Auvillar (deuxième partie)
par Pierre Demathieu

COPIE

F.F.I. du tarn et garonne    21-7-1944

Par décision du 21 juillet 1944 du commandant des F.F.I. du T-ET-GNE ;

sont nommés capitaines :

CAMILLE S/Chef F.F.I.    Zone 1

VINCENT     »  »    Zone 2

BOURCIER      »  »    Zone 3

SOREL     »  »    Zone 4

FIRMIN     »  »    Zone 5

CARTIER Adjoint C.F.L. VERON     » « 

DUMAS chef du corps franc départemental Destinataires

Le chef des F.F.I. du TetG

HISTORIQUE de la 2è™ COMPAGNIE L’Armée Secrète de Tarn-et-Garonne
Quelques Tarn et Garonnais de la contrée formée par les communes de Labastide-Saint-Pierre, Reyniès, Verlhac Tescou et Villebrumier, refusant l’armistice et le régime de Vichy, peu avant décembre 1940, participent, sous la responsabilité d’un officier de l’armée d’armistice, membre du mouvement, pour le camouflage du matériel de l’armée, Pierre Sauvage, militaire de carrière, à la tâche que cet officier a entreprise. Des véhicules, des armes, des munitions, de l’essence… sont alors planqués chez des agriculteurs et des particuliers de cette partie du département.

Plusieurs d’entre-eux auront, par la suite, des rencontres discrètes avec des responsables des Mouvements Unis de la Résistance permettant le rassemblement d’informations, l’identification des lieux susceptibles d’être utilisés pour planquer les personnes recherchées, y concentrer les groupes résistants et les réfractaires au service du travail obligatoire institué sous la pression de l’occupant par le gouvernement de Vichy. Au cours de ces rencontres et de ces entrevues, le percepteur de Labastide-Saint-Pierre, est désigné comme responsable. Plus tard, il sera nommé chef de la 2e Cie de l’armée secrète du Tarn et Garonne, puis en juillet 1944, chef du secteur sud-est des forces françaises de l’intérieur par Noël Duplan, pseudo Nil. Le chef de la 2e Cie A.S. puis du secteur sud-est, est d’origine ariégeoise. Il a fait une carrière militaire dans l’artillerie coloniale se terminant par le grade d’adjudant-chef avant d’embrasser une carrière civile. Sous son impulsion, l’embryon de la 2e Cie A.S. se met en place progressivement et participe à la propagande indispensable au M.U.R. : distribution des tracts et journaux clandestins, liaisons utiles et indispensables entre les éléments constitués par des citoyens ayant les mêmes convictions : la libération du pays et le rétablissement de la République.
AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page97jpgEt pour ce faire quatre groupes sont constitués :

–    à Labastide Saint-Pierre, responsable Jean-Baptiste Sarda, speudo Sorel

–    à Reyniès, responsable Paul Terrat

–    à Saint-Nauphary, responsable Fernand Germain, speudo Barrière

–    à Verlhac-Tescou, responsable Fernand Vern, alias Amaury

Sarda Jean-Baptiste,
pseudo Sorel

Jean-Baptiste Sarda, pseudo Sorel, avait des contacts avec le mouvement « Libérer et Fédérer » avec lequel il travaillait depuis déjà un certain temps avant de prendre le commandement de la 2e Cie A. S.

Les effectifs rassemblés étant suffisant, en 1943, il prendra alors la responsabilité de cette compagnie à laquelle il adjoint le GA2 de Grisolles englobant les résistants rassemblés par le pharmacien du lieu, Jean Lacaze. Après l’arrestation de ce dernier en même temps qu’une dizaine de ses compagnons Sorel devient sous-chef FFI. du secteur 4 (sud-est) en prenant le grade de capitaine, le 21 juillet 1944. Décision du chef départemental Nil (reproduite page 96)

Le secteur qu’on lui a confié et sur lequel il exerce son autorité, comprend les cantons de Grisolles, Monclar-de-quercy, et Villebrumier ; il s’étend aussi sur une partie du canton de Verdun-sur-Garonne.

Soupçonné par un habitant de Reyniès de cacher des armes et de camoufler des jeunes gens réfractaires au S.TO., il est arrêté par les allemands le 27 avril 1943 et par les miliciens de Labastide-Saint-Pierre, puis arrêté à nouveau le 4 mai 1944 par la gestapo de Montauban.

La milice, très présente à Labastide-Saint-Pierre, disposait d’une « centaine » commandée par Louis Pendaries. Les dénonciateurs n’ayant pu apporter la preuve étayant leurs soupçons, il a été relâché au bout de vingt-quatre heures, les deux fois.

L’armement de cette compagnie provenait des caches réalisées par ou avec le C.D.M. et principalement de l’important dépôt de Reyniès, du matériel parachuté au mouvement « Libérer et Fédérer », sur les terrains de parachutage dont il disposait.

Le 20 juin 1944, une partie de la compagnie s’installe à la limite des communes de Varennes (82) et du Born (31) et aux Auriols-Bas, dans les bois de Griffoulet, non loin du château de Beaudésert, à Corbarieu sur les indications du régisseur de ce domaine Monsieur Point, résistant de la première heure et sur quelques fermes amies de la région.

Deux aviateurs britanniques, à la même époque, sont hébergés au Carreyrat chez messieurs Garrigues et Montiller sur l’intervention de Claude Linières, fils de l’inspecteur d’académie du moment, actuellement à Paris, pasteur de l’église réformée de France. Ces aviateurs rejoindront leur pays par l’Espagne en quittant le Tarn-et-Garonne par train depuis la gare de Montauban où ils ont été conduits par Monsieur Cadenne, le gendre de Jules Allamelle.

Après le recrutement, la distribution des tracts et des journaux clandestins jusqu’en mars 1944, la division Das Reich s’étant, en partie, installée dans le secteur, l’activité de la 2eCie a été la recherche, par tous ses groupes, de renseignements sur cette nouvelle troupe d’occupation au repos de reconstitution en Tarn-et-Garonne, après un important séjour sur le front russe, sur les miliciens et les collaborateurs, et sur le dépôt d’essence de Montbartier en liaison avec le groupe du mouvement « Libérer et Fédérer », très impliqué dans la région.

Elle disposait, en effet, d’un poste émetteur fourni par Fernand Campadieu, cafetier restaurateur à Labastide-Saint-Pierre, installé à Orgueil dans la ferme de Monsieur Laubier au lieu-dit « La Piboulette ». Devenu défectueux, ce poste ne put être correctement utilisé et les transmissions à faire, furent confiées au mouvement « Libérer et Fédérer ».

AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page99-1jpgSous l’autorité d’Emile Couteau, instituteur à Labastide-Saint-Pierre, pseudo Maurice, responsable de l’équipe de sabotage aidé de René Audard, également instituteur dans le même groupe scolaire que lui, plusieurs ruptures furent effectuées : sur la voie ferrée Montauban – Castres, entre Labastide-Saint-Pierre et Bressols, les 30 avril, 25 juin, le 10 juillet et le 9 août 1944, sur des aiguillages en gare de Nohic, sur les lignes téléphoniques jusqu’à Monclar-de-Quercy et sur le pont sur lequel passait la voie ferrée à Bressols. Celle du 10 juillet 1944 est à l’origine du déraillement d’un train transportant des chars-d’assaut allemands.

En outre, elle disposait de deux terrains pouvant recevoir des parachutages un à Verlhac-Tescou, lieu-dit Pradal, lequel pour communiquer, avait reçu les phrases message : « le lion noir à 3 pattes », « je monte un alezan » et « tant va la cruche à l’eau qu’elle ne casse », commun avec le maquis Arnaud localisé à Puygaillard du Quercy pas très loin du hameau des Garrigues dans ses débuts avant de s’installer à proximité de la propriété de « Julou de Rolland » ; l’autre à Varennes, aux Auriols-hauts, homologué sous le nom de Maeterlinck et par la lettre Y, communiquant en utilisant les phrases message : « mon cheval est un alezan » et «  » mon cheval est blanc ». Mais aucun avion n’interviendra sur ces terrains malgré l’attente de ceux qui étaient chargés de la réception des containers. Le 12 mai, mobilisés toute la journée par la B.B.C., aucun avion ne se présenta. La déception créée par cette situation fut grande et longtemps ressentie par les équipes de réception jusqu’à la démoralisation ; puis largement effacée le 2 août lors du parachutage effectué sur le terrain Canada de « Libérer et Fédérer » AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page99-2jpget le partage des armes entre le groupe de « Libérer et Fédérer » et celui de la 2e Cie à la ferme Clarios, commune de Villebrumier selon l’accord passé entre « Maison » (Pruet) de l’état-major départemental FF1. et les responsables de « Libérer et Fédérer » : Gaston Fraysse et Paul Vonflie, chez Jean Bayrou, à Puycornet, en présence de Fernand Germain adjoint au commandement de la 2e Cie A.S. Le camouflage du matériel et les groupes constitués par les résistants locaux pour héberger les réfractaires du S.T.O. du pays ou venant d’ailleurs qu’ils protègent, sont très dispersés pour la plus grande sécurité possible. Celui des Auriols-Bas a été repéré par des miliciens puis dénoncé par eux aux allemands.
Témoignage de Monsieur Maurice Richard, maire de Born.

Alors que la 2e Cie A. S. du larn-et-Garonne avec son chef Sarda campait aux Auriols-Bas, non loin du Born et avec laquelle, en qualité de résistant, j’avais des relations, je reçois la visite de deux jeunes gens qui se disent réfractaires au S. T.O. et, en tant que tels, traqué par la police de Vichy. Ils me demandent de les présenter au chef de la compagnie dans laquelle ils déclarent vouloir s’engager. J’évente le piège tendu. Mais une femme, Madame Delpech, dont le mari était un des ravitailleurs du maquis et devant laquelle ils se présentent comme envoyés par moi, commet l’imprudence de les conduire aux Auriols. Ils y restent tout juste le temps de bien localiser le lieu et savoir ce qu ‘ils voulaient savoir. Ils s’évadent et on les voit traverser le Tarn à la nage direction Villemur. C’était en n’en pas douter, des miliciens. Le maquis alerté, décroche. Deux jours après, le 28 juin, les Allemands dûment renseignés, surviennent venus de Villemur ou de Bessières où il y avait une assez forte garnison. Les deux fermes des Auriols sont incendiées. Au Born, fouille dans les maisons, arrestations et exécutions de quatre habitants dont les noms sont inscrits sur la stèle commémorative à l’entrée du bourg.

Cette fusillade est l’œuvre de la dénonciation d’un russe blanc, ex-officier tsariste, métayer au Born : le sinistre Kroutsensky. Il guidait les Allemands, désignait ses ennemis personnels à abattre. Le jeune Teisseyre Robert fut tué à la mitraillette en allant au secours de son père Victor.

Quelque temps après, les Allemands se sont débarrassés de ce même Kroutsensky, on ne sait comment ni pourquoi. Son cadavre a été enterré hors du cimetière communal de par la volonté unanime des habitants, tant il était détesté.

Inscription de la stèle à la mémoire de:
Rey Jean-Marie, 39 ans.
Teysserre Victor, 57 ans.
Teysserre Robert, 25 ans.
Bos Germain, 42 ans.
Mitraillés par les Allemands le 28 juin 1944.
17 août 1944

Chers amis,

D’accord avec Maison, veuillez m’envoyer demain vendredi à l’heure et à l’adresse que vous indiquera l’agent de liaison, une personne capable de faire sauter le dépôt d’essence de Castel. Cette personne devra apporter le matériel nécessaire. À samedi soir. Bien cordialement.

Signé Amaury

Maison à Maurice II.    17/8/44.

Il nous a été signalé que vous aviez fait environ 3000 cartes d’alimentation.

Comme il est vraisemblable que vous n’avez pas l’emploi de toutes ses cartes, veuillez être assez aimable pour faire passer le reliquat à l’EM pour distribuer aux compagnies moins privilégiées .

AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page101jpgLe premier responsable de ce groupe du maquis est le chef de groupe Fernand Vern, pseudo « Amaury », instituteur à Verlhac Tescou. Au cours d’un déplacement personnel, il est blessé le 24 juillet par une automitrailleuse allemande qui patrouille dans la région de Born. Elle a ouvert le feu sur un camion d’un groupe du corps franc Dumas de la 6e Cie A.S. revenant d’une expédition à Villemur et sur lequel  » Amaury  » avait pris place. Il est blessé au poumon et à une main, à même temps que sont tués quatre autres passagers (trois civils et un maquisard). « Amaury » sera évacué par ses camarades chez un membre du réseau Alfonse Buckmaster du groupe « Libérer et Fédérer », habitant grand-rue Sapiac, Monsieur Jost, directeur de la coopérative de Tempé et proche parent de Michel Comte chez qui descend régulièrement le major anglais, Anthony Broocks.

Un poste de contrôle routier allemand repéré par « Mickey » (Jean Déoux) a été installé entre Labejeau et Mongaillard, route de Gaillac près de l’embranchement du Born. Ce poste installé sur un itinéraire régulièrement emprunté par les éléments de la 2e Cie lui crée des problèmes. Il sera attaqué par le groupe de Jean Roumagnac dit « Roumi », au sein duquel se trouvent trois transfuges allemands, le 10 août, pour suivre les instructions de « Francès » (Marcel Foussard) au nom du comité départemental de libération, contenues dans la circulaire rédigée en juillet 1944. (reproduite ici).
Le comité départemental de la libération de Tarn-et-Garonne à tous les commandants de Cie.
Le comité départemental, après avoir entendu les explications données par Lambert, chargé de mission de la région sur la constitution des C F L et des milices patriotiques, ainsi que sur leur action, informe les commandants de compagnie :

1°/ Les CFL actuellement constitués ont pour mission l’action immédiate contre 1’ennemi soit par actions directes, soit par sabotage, etc… Et devront dès l’insurrection, rentrer dans leur foyer ou s’intégrer dans les milices patriotiques. Les CFL sont sous le commandement de Nil.

2°/ Les milices patriotiques ont pour mission d’appuyer le mouvement insurrectionnel, de prêter main forte aux CDL et au préfet en vue de leur installation, d’assurer l’ordre, d’accomplir les tâches qui leur seront dévolues par le CDL, et si besoin est, d’appuyer l’action des CFL contre l’ennemi. Elles sont sous le commandement du colonel Larzac.

En conséquence, les commandants de compagnie, du fait que l’effectif CFL doit être actuellement suffisant, doivent porter immédiatement tous leurs efforts à la constitution des milices patriotiques et de leur organisation. Ils se mettent donc en liaison avec le colonel Larzac.

Quand le groupe de « Roumi » arrive, la sentinelle du poste AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page102jpgest apostrophée par Raymond Max, alsacien d’origine, dans sa langue par un « rendez-vous ». Réponse en français « nous ne nous rendrons pas » et ripostes à cette affirmation par tirs au fusil-mitrailleur : 2 morts du côté allemand; aucun mort et aucun blessé du côté des attaquants.

Le 17 août, le même groupe effectue sur la gare de Villemur (31) un coup de main fructueux : munitions, produits alimentaires. Les produits alimentaires sont bien venus, les munitions inutilisables sont jetées dans le Tarn par « Roumi ».

L’ordre de « Amaury », arrivé trop tard, n’a pu être exécuté ; la suite à celui de « Maison », réclamant des titres d’alimentation, est inconnue, (un et l’autre reproduits page 100)

Agent.    Pour la 2ème CIE.

Lundi après-midi, vers 18 heures, un des nôtres originaire de Tarbes et que nous avions accueilli au maquis nous quitte sans prévenir – répond au prénom de René – 1,70 m environ, cheveux châtain clair et légèrement ondulés, nerveux, se prétend transporteur à Tarbes – âge 27 ans environ, aurait fait cinq ans de services en Algérie, au Maroc et 1 mois à Dakar – (2 ans dans les chars, 3 ans dans l’aviation) comme sergent mitrailleur, imite parfaitement les klaxons de voitures – appelé en Allemagne pour le STO serait revenu en permission en janvier dernier – ne serait pas reparti – Lorsqu’il s’est présenté au maquis, avait l’air traqué et prétendait que les Allemands étaient venus chez lui pour l’arrêter – a pris le vélo d’un des nôtres (couleur grenat, triple pignons à l’arrière, marque Mouette d’Or, deux freins, guidon Trials, selle de course) a emporté une mallette marron, couvercle crevé, une veste de cuir marron, deux chemises kaki et une bleu, deux caleçons courts, quatre paires de chaussettes blanches coton de l’armée, un pull-over grenat sans manche, une ceinture en caoutchouc tressée, deux lampes électriques dont l’une à dynamo (en aluminium), des paires leggins ; le tout volé à un des nôtres, ainsi qu’un revolver d’ordonnance n° R 26 I 86, ceinturon et baudrier. Possède un brassard blanc à croix de Lorraine rouge dont il pourrait se servir. Craint qu’il ne se livre à des actes de gangstérisme -blessure au coude droit, genoux droit et talon droit non complètement cicatrisés.

Tous les chefs FFI. et toutes les unités sous leurs ordres ont reçu les notes ci-après reproduites et relatives aux instructions données et à la conduite à tenir après les opérations du débarquement des alliés en Normandie.
Nil à tous chefs    Le 24/7/44

F.F.I.

J’ai déjà expliqué notre attitude sur la campagne du blé aujourd’hui, j’ai en main une documentation sur cette question.

Le ravitaillement en pain est dans une situation très critique, il nous appartient d’y apporter quelques améliorations. Les battages sont cette année très en retard et s’effectuent cette année à une cadence ralentie, il faut aider et surveiller très étroitement les battages.

1°/ Nous devons nous efforcer qu’un stock dit de sécurité assez important en farine soit mis en place chez tous les boulangers du département.

2°/ Nous devons vérifier les quantités de blé conservées chez les agriculteurs et interdire à ceux-ci de se démunir de leurs récoltes au profit des silos de stockage.

Prière de me fournir un compte-rendu hebdomadaire par chaque commandant de compagnie pour les quantités de blé contrôlées dans son secteur car si j’ai le souci d’assurer le ravitaillement des populations urbaines du département, j’ai le devoir de ne pas oublier la situation pénible des départements limitrophes avec lesquels j’entreprends des échanges en produits indispensables.

Signé: Nil.
Le 15/8/44

Nil à Sorel

Des messages très importants viennent de passer à la radio.

Nous devons agir.

Je vous donne l’ordre d’engager immédiatement la guérilla avec toutes vos unités.

Des barricades doivent être établies très nombreuses même si elles ne peuvent pas être toutes défendues.

L’ennemi doit être attaqué partout au tout au moins gêné au maximum dans ses déplacements.

Vous avez en outre à faire effectuer des coupures qui seront entretenues sans cesse sur la ligne Montauban-Saint-Sulpice.

Cette ligne nous intéresse entièrement de Montauban à Saint-Sulpice

Vous m’accuserez réception de la présente note et m’adresserez un compte-rendu tous les jours.

L’heure de l’action est enfin arrivée.

Signé: Nil.

Les coupures doivent être faites dès réception du présent ordre.

AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page104-1jpgGeorges Puig qui a appartenu au mouvement « Témoignage Chrétien », dont la responsable était Marie-Rose Gineste, a hébergé chez ses parents, à l’angle de la rue d’Elie, face à la rue Gillaque, un aviateur américain fin mai début juin 1944, ex-étudiant de Seattle (état de Washington), avant de rejoindre la 2e Cie de l’armée secrète où il prendra le commandement de la 2e section

AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page104-2jpgC’est en application des instructions à la lettre que les chefs de la 2e Cie de l’A.S. du Tarn-et-Garonne entreprennent le 18 août la mise en place d’abattis formant barrage sur la route de Toulouse (nationale 20) à Parage, commune de Bressols, le premier à hauteur de la ferme Moulis par le groupe de Georges Puig ; le second à hauteur de la ferme Gasc à proximité du carrefour formé par les routes de Toulouse, Campsas et Montbartier réalisé par l’équipe d’Henri Granié ; permettant à ces unités de créer dans chacune de ces zones de passage de la troupe d’occupation un sentiment d’insécurité par la violence de leurs divers tirs. Pertes infligées aux Allemands : capture d’une automobile, plusieurs tués, 2 prisonniers, dont 1 blessé.

L’intervenant maquisard Séraphin Civera a été blessé à la face.

Ces embuscades l’ayant alertée la troupe allemande cantonnée à Montbartier parviendra sur les lieux en renfort. Le chef de section commandant les deux embuscades, Raymond Max devant l’importance de ce renfort, ordonne le repli sur leur ancien cantonnement de Verlhac-Tescou avant que les ennemis procèdent à des représailles : trois jeunes venant de Montbeton sont capturés : deux sont tués dans les bois de Bressols (Mercadier, un résistant de la région de Toulouse et un polonais répondant au nom de Joseph Mezyck), le troisième : Escaffre, leur échappe et court chez ses parents à Montbeton. Les allemands ayant fait la découverte sur un des corps d’une adresse, arrivent à Montbeton, tuent trois personnes et mettent le feu au château de Saint-Joseph.

Le 19 août 1944, vers 18 heures, le commandant de la compagnie « Maurice », successeur de « Sorel » après sa nomination comme chef du secteur sud-est, replié depuis la veille dans son PC. de Verlhac Tescou, réceptionne une voiture de la gendarmerie française dans laquelle ont pris place « Francès » (Marcel Foussard), l’adjudant Eychenne et deux autres personnes qui l’informent de la situation à Montauban avant d’ordonner le rassemblement de tous les hommes armés pour les diriger sur les lieux du combat en renfort. Ils y arrivent dans un minimum de temps mais trop tard, la bataille du Rond est terminée. L’ennemi s’est enfui à l’est de Montauban vers Nègrepelisse et Genebrières.

Arrivés trop tard, ils s’installent à la gendarmerie de l’avenue Gambetta où ils passent la nuit et où ils sont équipés d’uniformes et de casques provenant du magasin d’habillement des gendarmes. Dans la matinée du 20 août, ils reçoivent l’ordre d’établir un barrage constitué d’abattis à Corbarieu sur la route de Montauban-Villebrumier, ce qu’ils font, et celui d’en faire un autre aux sapinettes, commune de Saint-Nauphary sur l’embranchement de la route de Gaillac avec celle de Villebrumier. De légers accrochages se produiront sans conséquence des deux côtés. A eux, se joindront pour cette dernière opération les jeunes gars du groupe « Libérer et Fédérer » de Villebrumier commandés par Raymond David.

AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page105jpg
Ordre manuscrit de Nil
(20/08/1944 – 11h30

Ordre à la deuxième compagnie de se porter immédiatement de la région des sapinettes La Salvetat Belmontet Verlhac pour interdire le passage aux boches qui évoluent dans la région Léojac Genebrières. Alerter aussi le groupe « Libérer et Fédérer » pour étoffer la xxxx formation.

Le chef F.F.l. Nil
En annexe

–    la note de l’état major départemental F.F.I. signé par « Firmin » portant la mention secret

–    l’ordre donné à tous les éléments militaires du département le 19 août 1944 par le chef des forces françaises de l’intérieur du Tarn-et-Garonne et son complément du lendemain 20 août.

–    l’ordre de bataille de la 2 Cie A.S.

Le chef d’état-major FFI Larzac, attire l’attention de tous les éléments FFI sur un certain nombre de points.

1° DISCIPLINE – la discipline est d’autant plus nécessaire chez nous que nous sommes une armée clandestine de volontaires. Aucune opération de prélèvements de denrées, de véhicules, ne doit être faite sans un ordre du commandant de compagnie et la remise d’un bon de réquisition.

Au cours de toute opération observer le silence et l’ordre – condition de sécurité. –

Toute opération doit être préparée dans le détail.

Prévoir aussi une réserve de combustible suffisante pour pouvoir effectuer le retour.

2° GUERILLA. – la guérilla se fait à pied et les déplacements autant que possible la nuit.

Aucune colonne, aucun train ne doit circuler sans recevoir de coups de fusils.

Entre les garnisons boches, entre les différentes colonnes circulent les agents de liaison, qui doivent être abattus ou interceptés (recueillir les plis qu’ils portent, les faire traduire, utiliser les renseignements ou les transmettre à l’E.M.

Observer le boche en marche, au stationnement, ses postes de garde et ses sentinelles et l’attaquer résolument avec un effectif supérieur au sien pour être sûr du succès et donner confiance à nos hommes).

Des abattis doivent être créés sur les endroits propices aux embuscades (tournant de route, voie encaissée ou bordée d’un précipice) . Tous les abattis créés sur les routes doivent être doublés d’une embuscade. Lorsque cette embuscade a joué son rôle, décrocher immédiatement en utilisant les couverts.

Tirer sans avertissement sur toute voiture isolée portant l’immatriculation allemande.

La sûreté de nos formations dépend d’une part des renseignements que peuvent fournir les habitants et nos observateurs et d’autre part nos postes de garde ainsi que la mobilité qui caractérise la guérilla.

En cas d’attaque d’un maquis, le plus sage est de faire décrocher le gros de l’effectif avec par des itinéraires reconnus à l’avance, pendant que quelques éléments plus manœuvriers tiraillent, battent en retraite par paliers et entraînent le boche dans une autre direction.

À titre d’exemple, voici une manœuvre qui pourrait être réalisée par un maquis attaqué :

1°/ Le boche qui attaque a été transporté en camion qu’il a quitté à quelque distance du maquis.

Le commandant du maquis doit en être informé par son service de sûreté. Il monte en conséquence la manœuvre suivante :

Quelques hommes intelligents et décidés tiraillent et l’entraînent le plus loin possible de ses camions. Pendant ce temps-là le gros du maquis opère un mouvement tournant et va surprendre les camions qu’il met hors-service et dont il tue le garde. Le boche privé de ses camions rentre à Montauban à pied, ce qui permet de le harceler tout le long du chemin.

D’une façon générale, il vaut toujours mieux attaquer que lorsqu’on est sûr d’être le plus fort; changer souvent d’emplacement et de lieu d’opération.

3°/EMBUSCADES – Toutes destructions ou abattis sur route, pour être vraiment efficace, doit être doublés d’une embuscade.

Il faut choisir avec soin l’endroit de l’embuscade (tournant de route, route en déblais ou remblai – avoir un système de guetteurs qui préviennent par signaux convenus dès l’arrivée des véhicules ennemis).

L’embuscade doit être placée de telle façon qu’elle prenne bien sous son feu la totalité de l’obstacle. Prévoir un ou plusieurs itinéraires de repli, par petits groupes qui doivent recevoir au préalable un point de ralliement.

Une embuscade n’a de chance de réussir que si elle bénéficie de la surprise. (Pour obtenir ce résultat, se camoufler le plus possible, ne pas parler, ne pas fumer en attendant l’arrivée de l’ennemi). Ne se porter sur le lieu d’embuscade que la nuit tombée .

Un moyen excellent de barrer une route consiste à tendre de gros fil de fer de 60 à 70 cm du sol en oblique en travers de la route dans un tournant. La première voiture va dans le fossé et les suivantes se télescopent plus ou moins et à l’occasion de cette confusion l’embuscade peut placer quelques rafales et disparaître.

Il est préférable de tendre ces embuscades et de faire ces abattis loin des lieux habités afin d’éviter les représailles.

Signé: Larzac. DESTINATAIRES: toutes compagnies C.F.L, F. T. P, U.N.E
Cette note datée du 16 août 1944 a été envoyée à toutes les compagnies dès que le colonel Langeron, dit « Larzac », a été désigné comme chef d’état major départemental F.F.I.

18 AOUT 1944

E/M. FFI T&G Toutes Unités FFI

SECRET à détruire après lecture.

Nous vous communiquerons ci-dessous les phrases du déclenchement des opérations dans la région sud :

1° – L’air est pur la route est large – Destruction des câbles téléphoniques aériens.

2° – La terre tremble sous leurs pas – Sabotage des câbles téléphoniques souterrains.

3° – Ne bousculer pas l’estropié – Intensification sabotage du rail.

4° – L’apprenti fait des vers – Action contre les communications routières de l’ennemi.

5° – Le saindoux est mauvais – (Action contre les communications routières de l’ennemi) intensification de la guérilla.

Les phrases 3° & 4° sont déjà passées. Surveillez l’émission des autres phrases et agissez du mieux selon les moyens dont vous disposez. Nous espérons recevoir des parachutages cette semaine même, mais vous devez agir même sans armes pour les sabotages qui n’en nécessitent pas. (couper des câbles, téléphone, enlèvement des panneaux de signalisations routiers)

Sans attendre la phrase de sabotage des communications routières veuillez enlever tous les panneaux de signalisation routiers (français et allemand, en particulier M R I et badigeonner de goudron les bornes kilométriques et les bornes Michelin).

Dès le déclenchement de la phase 5 mettez des arbres en travers des voies de grandes communication sur des tronçons de 100 m au moins. Si vous en avez les moyens, embuscades à dresser en des points idoines.

FIRMIN.

DESTINATAIRES : Toutes Unités C.F.L., F.T.P., U.N.E.

N.B. En dernière heure les six phrases sont passées entrés immédiatement en action.

ORDRE DE BATAILLE DE LA 2° COMPAGNIE F.F.I. DU TARN-ET-GARONNE, en date du 28/8/44

Capitaine SARDA Pierre, chef de zone de F.F.I. (2e Cie – 3e Cie – G.A. de Monclar)

Commandant de la 2e Cie    : lieutenant COUTEAU Emile

Officier adjoint    :     »    GERMAIN Fernand

Docteur    : docteur GHERSENZON Georges Officier chargé du matériel : capitaine SAUVAGE André

Section de commandement    :    adjudant-chef MALBREIL

Sous-officiers adjoints    :    Sergent chef AUDARD

Aspirant    :    aspirant- BROTTIER Jean

Service de renseignements    :    adjudant-chef BERNARD Jean Henri

AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page109jpg

A.S. 2e cie

effectifs au 28/8/44    Le sous-lieutenant de réserve

COUTEAU Emile, commandant de la 2° Cie FFI Officiers    :5    du Tarn-et-Garonne,

S-officier    : 15    Labastide Saint Pierre, le 15 avril 1947

S-officier sédentaire : 1

Troupes maquis :70 Signé : COUTEAU Sédentaires :50 Libérer et Fédérer :……….

vu: le capitaine Sarda, chef de zone FFI

Signé : SARDA

FORCES FRANÇAISES DE L’INTERIEUR
etat – major du tarn & garonne
En campagne le 19 AOUT 1944

MOUVEMENT À REALISER AVANT LE 20 A MIDI PAR TOUS MOYENS.
SITUATION ACTUELLE.

L’ennemi est désorienté et ne-songe-qu’-à-préparer son départ, L’ordre est destiné à encercler Montauban»

Une sommation de reddition est envoyée au Commandant de la place de Montauban et du détachement de Caussade.

La réponse doit rendue le 20/8/44 avant midi. Il est donc de toute importance que le boche se sente encercler de toutes parts. Dans le cas où il ne se rendrait pas, continuer l’action de harce lement, multiplier les obstructions de routes, en particulier, sur les routes conduisant à Toulouse et à Gaillac.

Le Chef F.F.I. recommande à tous, la plus grande énergie et demande un effort de tous les instants pour ce dernier coup de collier.

A partir du 20 â 8 heures du matin, le P.C. avancé F.F.I. sera sur la route de Négrepelisse à 4 Km 800 de Montauban.
a) SECTEUR VINCENT:
Les Cies du Secteur VINCENT (8 & 12).se porteront dans la région Valence Moissac, pour agir sur la voie ferrée et la route de Bordeaux, (faire rejoindre le détachement Caylus),

La Cie SAHIB se portera dans la région St-HILAIRE FALGUIERES, BIRAC, et interdira le passage aux boches.

DUMAS se portera dans la région du Ramier (Adalbert) et viendra se mettre en liaison avec le Chef F.F.I. – P.C. Adalbert -,

LA 2°, La 3° se porteront dans la région St-Martial Le Fau, Bio, Bressols, pour interdire â 1’ennemi les routes de dirigeant vers le Sud Est. (Route de Gaillac, Route de Toulouse}*

c)    SECTEUR BOURSIER

BOURSIER se portera immédiatement sur la Garonne, (région Mas Grenier, Verdun) et interdira las 3 routes de Toulouse sur la rive gauche et la rive droite de la garonne.

D. 26 – N. 123 – N.20

Il détachera la 13° sur la route Donzac-Auvillar-

Verdun.

d)    Secteur Camille:

1° – Si les allemands sont encore à Caussade:

Tenir Réalville et Albias. Multiplier les obstructions sur la route de Paris, et les empêcher de rejoindre Montauban; (et faire transmettre au chef de ce détachement l’ordre ci-jointe).

2° – Si le détachement boches »de Caussade, réussit à partir, le suivre en le harcelant et se porter à hauteur de Fonneuve pour interdire aux Troupes allemandes gui chercheraient à s’échapper de Montauban, le passage par les routes de Paris, et de Négrepelisse.

Le Groupe F.T.P. du Secteur St-Antonin se portera sur la nationale 658 entre St-Antonin et Laguépie pomr interdire tout déplacem< ennemi en direction de l’Est.

Le Groupe F.T.P. de Verdun (IGON) se portera sur la nationale 20 Sud de Montauban pour effectuer des ambuscades et des abattis d’arbres.

Le groupe F.T.P. de Lauzerte se portera sur la nationa 127, entre Moissac Valence, pour effectuer des embuscades et des abattis d’arbres.
Le Chef F.F.I.

NIL

Le Chef d’Etat-Major

LARZAC

ETAT-MAJOR F.F.I. du Tarn et GaronneAFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page112jpg
20/8/1944
03 H 45

Une colonne allemande forte environ de 150 Hommes fatiguée par le harcèlement est aux portes de Montauban, devant la caserne Pomponne.

Une 2° colonne de 500 Hommes portés (camions et bicyclettes) se dirige de Moissac vers La Française et éventuellement Montauban

En conséquence les ordres sont modifiés ainsi qu’il suit:

La Cie SAHIB se portera dans la Ségion de St-Hilaire pour y constituer un bouchon.

Dès réception de l’ordre des bicyclistes seront envoyés en reconnaissance vers La Française pour se renseigner sur la présence ou la direction de la colonne, (savoir si la colonne n’a pas emprunté le pont du Saula)

Si la Colonne ne se dirige pas sur Montauban , SAHIB viendra épauler DUMAS sur la gauche dont la P.C. est au rond .

(Chercher les liaisons dès le jour et dans les deux cas avec DUMAS)

2° La 7° compagnie DEVILLE se portera à 6 H du matin en direction de Montauban ( axe de marche la route de Paris) . Installer sa mitrailleuse â hauteur de l’embranchement est de Négrepelisse tirant vers l’entrée de la caserne prendra liaison â sa gauche avec BRISEFER au Parc de la montre et détachera â sa droite une section en bouchon au passage a niveau de la caserne GUIBERT ( à l’ouest de la gare de VILLENOUVELLE).

La manoeuvre consistera à envelopper la caserne Pomponne – 1  La section du Passage à niveau prendra liaison avec DUMAS P.C. au Rond

3° )  La CIE DUMAS reprendra les dispositif qu’elle avait dans l’après-midi du 19 mise en place 5 H 30.

4° )  La 6″ Cie BRISEFER renforcée des éléments de la 3° Cie reprendra le dispositif de la journée du 19 zone parc de la montre â ligne de LEXOS mise en place 5 H 30.

5°) Les F.T.P. se placeront dans la zone s’étendant du rond au passage à niveau de Lalande prendre liaison à gauche avec DUMAS au rond et à droite avec BRISEFER à la lisière Est du champ de manoeuvre mise en place 5H 30 6° ) MURAT tiendra la route de Gaillac aux sapinettes. mission retarder le boche le plus possible abattis et embuscades.
7°) La 2° Cie se déplacera dans la zone du Corbarieu et le groupe libérer fédérer tiendra 1’embrachement de Parages (abttis d’arbres et embuscades) . Détacher 2 ou 3 éclaireurs pour garder les arrières dans la Direction de Toulouse.

Le P.C. de l’EM sera à la mairie de Nègrepelisse et â partir de 8 H 30 toute les liaisons pourront se faire par le poste avancé du ramier (Route de Nègrepelisse â 4 KM 800 de Montamban I° ferme à gauche avec un cèdre et un pin parasol

8° ) TRES IMPORTANT nécessité d’envoyer de nombreux compte-rendu.
BIO
Le Chef Départemental des F.F.I.
Le Chef-d’Etat-MajorAFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page113-2jpg
AFIN QUE MEMOIRE DEMEURE Tome2 Page113-1jpg

2ème Compagnie, cantons de Grisolles et Villebrumier
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