Page 7-14 du Livre « Contre l’oubli Plaques et stèles de la résistance et de la déportation en Tarn et Garonne»

INTRODUCTION

Le 22 juin 1940 est signé l’armistice mettant fin aux combats entre les armées françaises et allemandes. La France est alors coupée en deux zones : une zone occupée par les Allemands et une zone dite « libre » administrée par le gouvernement de Vichy. En 1941, une troisième zone sera mise en place par les autorités occupantes, la zone interdite sur la côte atlantique. Dès le début de l’occupation, des attitudes de refus de la défaite se manifestent mais la Résistance se structure véritablement en 1941. Ceci se manifeste surtout en zone occupée où se constituent divers mouvements : « ceux de la Libération », « Libération Nord » ou encore le « Front National «auquel sont rattachés les Francs Tireurs Partisans Français.

Evolution générale de la Résistance en Tarn-et-Garonne.

1941 voit l’aube de la Résistance qui se manifeste par des inscriptions, des graffitis, des papillons, des tracts ronéotypés. Viendront ensuite jusqu’à la Libération, des journaux et tracts imprimés clandestinement dont le nombre ira croissant.

Tandis que la presse locale et régionale est surnommée « la presse à bobards », l’information clandestine confirme les nouvelles transmises par les émissions brouillées de la BBC, de Brazzaville et de Moscou.

La presse résistante a pris des formes très variées, du tract manuscrit au journal imprimé, de petit format mais à plusieurs pages et illustré. Les pamphlétaires locaux font circuler sous le manteau leurs sonnets moqueurs ou leurs calembours dirigés contre les autorités nommées par le gouvernement de Vichy et contre les occupants.

La distribution a lieu nuitamment dans les boîtes aux lettres privées, des exemplaires sont éparpillés sur la chaussée ou collés aux arbres des avenues et sur les façades des maisons.

Très vite, les mouvements de la Résistance ont leurs feuilles d’information : Combat, Franc-Tireur, Libération sont lus avant même l’occupation de la zone Sud par les Allemands.

A Montauban, la cellule du Parti Communiste édite L’Etoile du Quercy répandue dans la ville en septembre 1943, Le Paysan du Sud-Ouest et La Terre sont de même inspiration.

En novembre 1943, un numéro de Combat est tiré dans une imprimerie montalbanaise, place Prax-Paris, le numéro 2 du 1er mai 1944 qui lance un appel à la grève est imprimé 4, rue Emile Pouvillon par l’imprimerie Lormand.

En 1942, l’armée clandestine se constitue progressivement en Tarn-et-Garonne.

Le mouvement « Combat », les « jacobins montalbanais » établissent dès janvier leurs bases d’organisation et étendent des ramifications dans le département à partir du n° 53 de la rue de la République à Montauban.

Le mois de mars est le point de départ de « l’Armée Secrète », avec la constitution du premier état-major. Cinq mois après, les « jacobins montalbanais » apporteront leur contingent de volontaires.

Le mois de juillet marque la naissance du groupe « Libérer et Fédérer » (L.F.). A cette époque se manifestent dans la jeune Phalange Antinazi (la P.A.N.) les premières activités des Francs Tireurs Partisans (F.T.P.).

Après le débarquement allié en Afrique du Nord, les Allemands envahissent la zone libre le 11 novembre. Des contingents de la Wehrmacht s’installent dans certaines localités. La Kommandantur siège à Montauban à l’hôtel Terminus, en face de la gare de Villebourbon.

1943 est une période intensive d’organisation, de recrutement, de prospection de terrains de parachutages, de recherches de fermes-abris, de « planques » pour hommes et armes.

Le mois de février marque dans le département la naissance de l’« Organisation de Résistance de l’Armée » (O.R.A.) qui, dans le Sud-Ouest, prend nom de « Corps Franc Pommiès » (C.F.P.). Ce même mois enregistre les premiers sabotages sur les voies ferrées : rails déboulonnés, aiguillages faussés, disques abattus.

A partir de mai, se créent des petits maquis de jeunes gens volontaires pour la lutte armée et de réfractaires au Service du Travail Obligatoire en Allemagne (S.T.O.). Ils sont à la base de quatre maquis de combats : le maquis F.T.P.-M.O.I. Louis Sabatié (juillet) ; trois maquis A.S. : Ornano (août), Bir Hakeim (octobre), Arnaud (novembre).

En juin, c’est le point de départ du groupe Méric fixé tout à l’extrémité Est du département. Le premier parachutage d’armes pour l’A.S. a lieu aux Ombrails, au sud de Nègrepelisse, la nuit du 19-20 août. Pour l’O.R.A.-C.F.P., un parachutage a lieu à Borde-Basse, au nord de Villemade, la nuit du 18-19 septembre.

Dans l’A.S. un lot d’armes spécimens est envoyé aux unités en formation. L’instruction se fait secrètement en lieux sûrs, par petits groupes, sous la direction d’instructeurs qualifiés. Elle porte sur le maniement de la mitraillette, des explosifs, des grenades offensives et défensives.

La formation des « Mouvements Unis de la Résistance » (M.U.R.) reliant entre eux les groupes résistants a lieu à Montauban, début août 1943, dans l’actuelle rue Henriette GUIRAL. Le M.U.R. lie ainsi son action avec l’A.S.. 1944 est la période de l’action. Les unités, définitivement constituées, complètent cadres et effectifs. Des parachutages apportent un complément d’armes. Des groupes de choc, des équipes de sabotage sont mises sur pied.

En février s’ouvre l’exécution du plan « Bleu » concernant le sabotage des lignes haute

tension.

A partir de mars, les Allemands déclenchent leurs attaques contre les trois maquis A.S. ; la police vichyssoise dite « Force du maintien de l’ordre » traque le maquis F.T.P..

Le 3 avril, des éléments SS s’établissent en Tarn-et-Garonne. A Montauban, l’état-major SS s’installe quai Montmurat à l’institut Jean Calvin. Les blindés de la division Das Reich sillonnent les routes, font des exercices en rase campagne.

En avril, début mai, l’essai généralisé du plan « Vert » sur toutes les voies ferrées convergeant vers Montauban provoque une réaction violente des Allemands : nombreuses arrestations et déportations.

Le 6 juin, avec le débarquement des Alliés en Normandie, s’effectue la mobilisation générale. Les volontaires, touchés par l’ordre, rejoignent le lieu de groupement assigné, prennent les armes. On les désigne sous le terme de maquisards.

La guérilla déroule, conformément au plan « Tortue » appelé aussi plan « Rouge » ses coups de main, ses attaques surprises, ses embuscades. Les sabotages redoublent. Les unités maquis sont essentiellement mouvantes, se replient sur des lieux repérés à l’avance, s’égaillent, se regroupent pour échapper aux ratissages et aux manœuvres enveloppantes des Troupes d’Occupation dont la supériorité en nombre, surtout en armement est écrasante. Elles doivent se dérober aux patrouilles aériennes : aux « mouchards » nom donné aux avions détecteurs.

Un autre ennemi se présente, non moins dangereux : la Milice, qui armes en mains, parfois coopère avec les Allemands, parfois attaque seule les groupes isolés, opère dans des fermes suspectes susceptibles d’abriter des chefs de maquis ou de receler des armes, procède à des arrestations.

Le 17 juin le noyau actif du Comité Départemental de Libération tient sa première réunion avec des chefs de l’A.S. : il prend les premières mesures en vue de l’action finale.

Au lendemain de la Libération de Montauban (19 août), le Comité Départemental de Libération au complet s’installe à la Préfecture. Son président fait fonction de Préfet en attendant l’arrivée de celui qui sera désigné par le gouvernement d’Alger.

En juillet, toutes les formations combattantes sont fédérées dans les « Forces françaises de l’Intérieur » les F.F.I. avec un état-major départemental créé le 17 juillet, avec son chef départemental relevant du chef régional, dans le but de mettre plus de cohésion dans l’action. Il s’ensuit une intensification de la guérilla et des sabotages.

Courant juillet août, des contacts sont établis entre l’état-major départemental F.F.I. et le major Mac PHERSON des équipes Jedburgh, équipes d’officiers parachutés qui entrent en liaison avec les maquis.

Après le 15 août, jour du débarquement allié sur les côtes de Provence, les maquis sortent définitivement des bois, portent leurs attaques sur les grandes routes où les troupes allemandes battent en retraite, direction Est vers la vallée du Rhône. C’est la Libération. LES UNITES F.F.I. L’Armée Secrète (A.S.)

Les maquis : dès l’automne 1943, l’Armée Secrète met sur pied trois maquis de réfractaires au S.T.O.. Ce sont des maquis de combat. Les volontaires signent un contrat par lequel ils s’engagent à observer la discipline régissant le maquis. Ce sont :

1-    Le maquis d’Ornano est localisé dans les fermes de Labouriette et de Lautanel, au Nord-Ouest de Penne. Ce maquis devient une école d’entraînement pour les parachutages.

2-    Le maquis Bir Hakeim est localisé à la bergerie de Vieille, entre Caussade et Saint-Antonin.

3-    Le maquis d’Arnaud localisé à la ferme Trégan au sud de Montricoux. Les compagnies-maquis : en juin 1944, l’Armée Secrète comprend 17 unités : 15 compagnies, 1 Corps Franc, 1 groupe U.N.E. (Union Nationale Espagnole). Les 3 maquis de combat s’intègrent dans les compagnies qui les ont patronnés : Ornano, dans la 4ème ; Bir Hakeim, dans la 7ème ; Arnaud dans la 6ème et sert de base à la formation du Corps Franc Dumas (C.F.D., troupe de choc dénommée aussi Corps Franc d’Action).

Un groupe de l’U.N.E. est rattaché à la 10ème compagnie. Les unités mobilisées entièrement ou partiellement sont celles que l’on a pu armer :

•    dans le secteur Nord-Ouest, la 8ème compagnie, centrée à Montaigu, avec ses groupes localisés à Bourg de Visa, Castelsagrat, Miramont, Lauzerte, Cazes-Mondenard, et ses deux maquis à Cougouillet et à Cazillac ;

•    dans le secteur Nord, région de Montpezat, à Saux, la 12ème compagnie ;

•    dans le secteur Nord-Est, en lisière du Tarn-et-Garonne et du Lot, les 4ème et 7ème compagnies, avec une section de la 8ème, réciproquement localisées à Pech-Vert et à Pech-Sec ;

•    dans le secteur Est, la 6ème compagnie, localisée à Cabertat, entre Nègrepelisse et Monclar-de-Quercy ; la 3ème compagnie à Léojac ; le Corps Franc Dumas scindé en deux sections : l’une à Nidauzel (région de Bruniquel), l’autre à Suquet, au nord de Monclar ;

•    dans’le secteur Sud-Est, la 2ème compagnie avec ses deux sections : l’une à Verlhac-Tescou ; l’autre à Mantelli, sur les lisières du Tarn ;

•    dans le secteur Ouest, la 13ème compagnie, localisée à Beaumes, au Sud de Sistels ;

•    dans le secteur Sud-Ouest, la 10ème compagnie, localisée à Hartech, au Nord de Lavit.

Toutes ces compagnies sont désignées sous l’appellation « Compagnies-maquis ». Les compagnies mobilisées à la Libération sont :

Centrées à Montauban, les 1ère et 5ème compagnies ; Centrée à Castelsarrasin, la 9ème compagnie ; Centrée à Grisolles, la 11ème compagnie ; Centrée à Saint-Aignan, la 14ème compagnie ; Centrée à Auvillar, la 1 5ème compagnie.

Sédentaires par suite du manque d’armes, elles n’ont pas été sans activité. Leurs cadres ont procédé à l’instruction militaire avec les armes-spécimens, repéré les terrains de parachutage, fourni tous les renseignements utiles à l’état-major, coopéré à des sabotages. Libérer et Fédérer (L. et F.)

« Libérer et Fédérer » forme deux groupes séparés : le premier basé à Montauban ; le deuxième centré sur Villebrumier. En juillet 1944, ils sont adjoints à la 2ème compagnie A.S.. Les Francs Tireurs Partisans (F.T.P.)

Les Francs Tireurs Partisans, dont le nom complet est « Francs Tireurs Partisans Français », mettent sur pied quatre unités ;

1-    Le maquis Louis Sabatié, créé en juillet 1943 s’appelait à l’origine le « réduit Guy Moquet », du nom d’un jeune communiste pris comme otage et fusillé par les Allemands. Il est devenu «maquis Louis Sabatié» en mémoire du jeune résistant montalbanais fusillé le 17 février 1944. Son principal lieu d’implantation se trouve à Vidal, entre Saint-Antonin et Caylus.

A son effectif, était joint le groupe M.O.I. (Mouvement Ouvrier International) groupant des étrangers.

2-    Le groupe «Tom», détaché en position avancée localisé à Borde-Basse, entre Montauban et Monclar-de-Quercy.

3-    Le maquis Igon, mis sur pied en juin 1944, en mémoire du jeune résistant de Verdun-sur-Garonne, décédé en décembre 1942 en camp d’internement de Saint-Sulpice-la-Pointe. Il est localisé à Berthoumayrious.

4-    Le maquis Philippe Chapou, créé en juin 1944, en mémoire de Jacques CHAPOU alias «Philippe», chef de l’A.S. du Lot. Il est situé à la ferme La Balatie, au nord du Lauzerte. L’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.)

Dans le Sud-Ouest, elle avait le nom de « Corps Franc Pommiès » (C.F.P.). Le C.F.P. forme 12 groupes :

– six groupes recrutés à Montauban, Castelsarrasin-Angeville, Moissac, Ste-Thècle, Lacapelette, Caylus. En juin-juillet 1944, ces groupes sont incorporés dans le bataillon Sud-Lot dit bataillon Claude. Ils reviennent en Tarn-et-Garonne les 19 et 20 août où le cantonnement est établi à Le Mouzy, au nord de La Française,

–    deux groupes : l’un au château de Cumont, au Sud-Ouest de Beaumont, l’autre à Grand Selve, à l’Ouest de Verdun. Ils opèrent avec le C.F.P. du Gers,

–    un groupe centré à Dunes et situé au Petit Bois de Cuq. Il opère avec le C.F.P. du Lot-et-Garonne. A partir de la mi-juin 1944, après le combat d’Astaffort, une partie se replie sur la 13ème compagnie A.S.,

–    deux groupes sédentaires : l’un à Réalville, le groupe spécialisé dans les parachutages ; l’autre à Piac au Nord-Ouest de Moissac, le groupe de destructions Peretti spécialisé dans les sabotages, lequel à partir du 20 juillet, coopère avec l’état-major A.S.-F.F.I.,

–    un groupe sédentaire, centré à Beaumont-de-Lomagne ; il rallie, à la Libération, le

bataillon Claude. Le Groupe Méric

D’abord autonome et centré à Laguépie, il établit un maquis à Lez. En juillet, il est adjoint au maquis Stalingrad des F.F.I. du Tarn. Appelé aussi E.M.I., son chef étant officier de renseignement de I’ état-major Interallié à Londres.

L’ensemble est supervisé par l’état-major départemental F.F.I., articulé sur les quatre bureaux traditionnels : effectifs-renseignement et sécurité-opérations-armement, ravitaillement, secours social, très mobile, ses principaux points de chute furent à Montauban : la ferme Noalhac, route de Nègrepelisse, la salle des œuvres de l’église de Gasseras. En dernier lieu : la ferme Vidal à Aussac, ouest de Réalville.

LES PARACHUTAGES

Les terrains repérés étaient soumis aux services de Londres aux fins d’homologation : ils étaient pointés sur la carte routière Michelin. Un message formulé en style conventionnel, transmis par la radio annonçait le parachutage. L’équipe, sur le terrain balisé, entrait en contact avec le ou les avions en transmettant l’indicatif assigné : une lettre de l’alphabet Morse. Le matériel largué comprenait des hommes et un matériel de combat. Les fusils de guerre, notamment les fusils-mitrailleurs Bren, armes par excellence de la guérilla, furent largués sur le tard avec quelques mitrailleuses légères Browning. L’armement des F.F.I. fut toujours disparate. LES SABOTAGES

Au total 148 sabotages presque tous par engins explosifs eurent lieu dans le département. Outre les destructions, ils occasionnèrent sept déraillements de trains chargés de matériel de guerre ou de troupes.

Le démantèlement progressif de tout le réseau ferroviaire dans lequel la Résistance Tarn-et-Garonnaise apporte sa part contributive, empêcha l’état-major allemand de transporter rapidement hommes et matériel aux points névralgiques, lors du débarquement en Normandie. Le transport par routes (elles aussi hérissées d’obstacles) occasionna des retards considérables. Concernant les usines, deux sabotages importants sont à relever : celui de la Compagnie des Métaux à Castelsarrasin et celui pleinement réussi de l’usine Moyenne Garonne à Montbartier. Ce furent les objectifs atteints par le groupe Peretti-Amiot, lequel ajoute à son actif la destruction totale ou partielle de 26 locomotives au dépôt en gare de Montauban.

Dans toutes ces séries de destructions, il a été fait usage d’un explosif nouveau, malléable et puissant : le plastic.

ACTIONS DE GUERILLA

A partir du printemps 1944, des actions de guérilla se sont développées dans tout le département entraînant souvent des réactions violentes de la part des troupes d’occupations.

De tels harcèlements généralisés forcèrent le commandement allemand à laisser des troupes dans les territoires occupés.

LES F.F.I. APRES LA LIBERATION

La période de la Libération, close le 25 août 1944, ne termine ni la guerre, ni l’action

des F.F.I..

Si des Résistants rentrent dans leurs foyers ou sont rappelés dans leurs fonctions d’intérêt public, de nouveaux volontaires s’enrôlent. Anciens et nouveaux signent leur engagement pour la durée des hostilités.

Les unités constituées sont groupées dans les principaux centres du département. Couvrant les nouvelles autorités civiles, elles procèdent à la surveillance du territoire, sont affectées à la garde des camps d’internement, assurant la protection des installations diverses, comme les parcs à essence de la forêt de Montech.

Trois formations entrent dès le début de septembre, dans la poursuite des opérations :

–    Le bataillon « Charles » du Corps Franc Pommiès, concentré à Ardus les 20-22 août, rejoint Toulouse où, transformé en demi-brigade, il s’incorpore dans la colonne du colonel SCHNEIDER et prend part aux combats d’Autun, aux campagnes des Vosges et d’Alsace au cours d’un hiver particulièrement rude.

–    Le 3ème régiment de Hussards, dirigé par le commandant Marcel MARCUS, formé à Montauban le 28 août, arme deux escadrons qui participent aux mêmes actions sur le front de l’Est.

–    Le bataillon « Claude » du Corps Franc Pommiès se transforme en demi-brigade à Saint-Aignan. Il reçoit en septembre la mission de boucler la frontière espagnole dans la région de Hendaye puis en octobre, rejoint le C.F.P. sur la ligne des Vosges.

Une quatrième formation F.F.I., le bataillon du Tarn-et-Garonne est, à son tour, lancé dans la mêlée. Le Bataillon de Marche du Tarn-et-Garonne est commandé par le commandant Pierre CABARROQUE secondé par le capitaine COTTAZ. Le 4 décembre, le bataillon rejoint la demi-brigade Carnot opérant dans le Médoc et mène de décisifs combats à la Pointe de Grave. Devenu le 2ème bataillon du 38ème régiment d’infanterie, il opère successivement sur le front de Lorient et en Alsace. f Ainsi se termine, en Tarn-et-Garonne, la genèse des Forces Françaises de l’Intérieur. Soldats sans uniforme, considérés comme illégaux, traités de terroristes, exclus en tant que combattants clandestins des Conventions de Genève, les F.F.I. sont entrés dans la lutte. Par leur action quasi-quotidienne, ils ont contribué au réveil du sentiment national, créé chez l’occupant la psychose du maquis et, par-là, ébranlé son moral. Ils ont démantelé le réseau ferroviaire, désarticulé le réseau électrique et perturbé la production industrielle aux mains de l’ennemi. Malgré leur infériorité, ils ont procédé au harcèlement des colonnes en marches. A peine sortis de la guérilla, ils sont entrés dans la ligne des grands combats, se fondant corps et âme dans l’Armée Nationale reconstituée. Les morts, les fusillés, les torturés et les déportés soulignent le courage et l’esprit de sacrifice qui animèrent leur Résistance et qui fut un des aspects les plus visibles de la vraie Résistance.

Eléments tirés de la «notice explicative de la Carte de la Résistance F.F.I. en Tarn-et-Garonne » établie par les correspondants départementaux du Comité d’Histoire de la deuxième Guerre Mondiale.

Introduction
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