Page 197 du Livre « Afin que Mémoire Demeure »
En écrivant ce livre Louis Olivet et André Aribaud ont voulu que reste gravé dans les mémoires, le souvenir des années noires qui ont affligé notre pays durant l’occupation allemande. Elle s’enfoncent de l’opacité du passé, ces années tragiques et ceux qui les ont vécues se font de plus en plus rares et de plus en plus vieux. Il est donc temps qu ‘à travers l’épopée de la Résistance, acteurs et témoins de cette période où se mêlaient courage et lâcheté, résignation et espérance, en tracent une image incontestable avant que les interprétations tendancieuses et les affabulations n ‘en déforment les contours.
Cet ouvrage sera d’autant plus précieux qu’il privilège l’authenticité et l’objectivité. Ses auteurs l’ont volontairement dépouillés de commentaires subjectifs et d’effets littéraires, pour laisser place à une documentation et à des témoignages irréfutables. Ils ont ainsi décrit, sobrement et clairement la diversité des actions de la Résistance à l’ennemi dans les secteurs sud et Sud-Est du Tarn-et-Garonne. Diversité des actions : camouflage des armements après l’armistice, opérations de renseignements et de sabotages, parachutages, organisation des marquis, combats pour la Libération en soutien de l’offensive des Alliés, mais aussi unité de motivation : préserver la flamme fragile de l’espoir, échapper à la fatalité de la défaite et restaurer la dignité de la France républicaine.
C ‘est, bien sûr, un hommage à tous ces hommes et à toutes ces femmes, jeunes et moins jeunes qui se sont engagés dans la Résistance, au mépris des dangers d’une répression allant jusqu ‘à l’atrocité. Nous leurs sommes redevables de notre liberté et il est juste que leur courage et leur sacrifice restent dans les mémoires.
Mais l’environnement social n’a pas été oublié. Sont évoqués, en contre-point l’atmosphère trouble et pesante dans laquelle la population faisait face aux contraintes de leur quotidienneté. La presse muselée, mais souvent complice des journaux clandestins, les servitudes d’un rationnement contrôlé, et même le rugby, étiolé, qui garde Sapiac comme un havre de liberté et qui, par une malédiction imprévisible, contribue à la tragédie.
En refermant leur livre, dont il se dégage tant d’émouvants souvenirs, je remercie et félicite Louis Olivet et André Aribaud d’avoir fait œuvre utile. Les nouvelles générations y trouveront les leçons de l’histoire d’un pays désespéré, mutilé, anéanti, qui a su trouver la force de réagir et de renaître. Cet ouvrage lègue à l’avenir le souvenir du malheur affronté, de la défaite surmontée et de la liberté recouvrée grâce à celles et à ceux qui n’ont pas accepté l’humiliation et ont fait de la Résistance un exemple de foi en des lendemains de victoire et de paix.
Pierre Blanc