Jacques Briat
député de Tarn-et-Garonne
L’HONNEUR RETROUVÉ
Je suis très heureux de l’occasion qui m’est donnée, à travers cette préface, de saluer l’action de la Résistance française, des Forces françaises libres et de l’armée d’Afrique qui ont joué un rôle décisif dans la victoire des Alliés.
La défaite soudaine et complète de 1940 a frappé de stupeur et de honte les Français.
Beaucoup ont cru alors que cette défaite déshonorerait à jamais notre pays. Un sentiment de culpabilisation s’est emparé de la population. Pourtant les Français de 1940 n’ont pas plus démérité que ceux de 1914. 100 000 Français sont morts sur le champ de bataille en un mois de guerre en 1940 (1 700 000 sont tombés sur le champ d’honneur durant les cinquante et un mois de guerre de 14-18, soit 34 000 par mois). Si l’image des Français occupés est à certains égards celle d’une France ambiguë, l’action de la Résistance est là pour contredire cette légende. 75 000 maquisards organisés ont grandement facilité le débarquement de Normandie. Les Forces françaises libres avec des effectifs dérisoires ont surpris le monde entier à Keren et à Bir Hakeim. Le débarquement en Afrique du Nord n’a réussi que grâce à la neutralité bienveillante et la connivence de notre armée d’Afrique. La Résistance française dirigée par le général de Gaulle a joué un rôle décisif, tant en métropole que sur tous les territoires de la Seconde Guerre, dans le déroulement du second conflit mondial. C’est le général Giraud qui avec quatre bataillons seulement a libéré la Corse avec l’appui de la Résistance locale. Ce sont des Français conduits par le général Juin qui sortiront les troupes alliées du bourbier de Monte Cassino. Ce sont des Français conduits par le général de Lattre qui libéreront Marseille et Toulon au prix de 4 000 morts (1/4 des effectifs engagés). C’est la 2e D.B. de Leclerc qui libérera Paris et Strasbourg. La 1reD.B. qui libérera les Vosges.
Le général de Gaulle avait compris que notre défaite de 40 n’avait été que mécanique et non morale. En initiant le mouvement de résistance il a rendu son honneur et sa dignité à la France. Par sa participation tout au long de ce conflit, la France, n’en déplaise au maréchal Keitel qui s’en étonnait, méritait bien de figurer parmi les vainqueurs le 8 mai 1945.
Prologue de Jacques Briat