Page 90-92 du Livre « Contre l’oubli Plaques et stèles de la résistance et de la déportation en Tarn et Garonne»

LES FUSILLES DE FIGEAC
16 mai 1944
Caserne Doumerc – Montauban

Dans la nuit du 11 au 12 mai 1944, les compagnies de la Division « Das Reich » convergent vers Figeac car le commandant allemand est inquiet de l’importance de la Résistance lotoise.
Vendredi 12 mai à 6 heures du matin, des SS pénètrent dans toutes les maisons et ordonnent aux hommes de descendre dans la rue pour se rendre à la gendarmerie. Des hommes de passage à Figeac viennent grossir les rangs de la colonne qui s’est formée. La ville est entièrement encerclée par les Allemands. Dans la cour de la gendarmerie où sont rassemblés les prisonniers, débute un premier contrôle allemand. Un officier vérifie les papiers d’identité tandis qu’un sous-officier fouille les détenus. Les Juifs sont regroupés dans un coin de la cour. Quelques personnes âgées et les grands mutilés sont relâchés.

Par groupes de cinquante, ceux qui ont été contrôlés sont dirigés vers l’Ecole primaire de garçons. Là, commence un second contrôle effectué par un civil. Les employés de l’électricité, du gaz ainsi que ceux du chemin de fer et du ravitaillement peuvent rentrer chez eux.

En début d’après-midi a lieu un troisième tri. Les jeunes de 16 à 24 ans sont parqués sous le préau de l’école et gardés par trois jeunes SS.

Soudain les prisonniers sont entassés dans des camions. Le convoi de 22 camions transportant 740 détenus, après plusieurs heures de route dans la nuit, arrive à Montauban devant la caserne des dragons. D’autres détenus, environ 300, sont là depuis la veille : ceux de Latronquière, de Bagnac, de Maurs et de Lacapelle-Marival.

Jusqu’au dimanche 14 mai, les détenus ne verront que les sentinelles. Dans l’ancien manège où ils sont enfermés les conditions de vie sont très difficiles. Il y a un robinet d’eau où les prisonniers peuvent se désaltérer mais ils n’ont rien à manger. Dans l’après-midi du dimanche, deux officiers allemands, escortés d’interprètes et d’agents de la Gestapo pénètrent dans le manège. Pendant trois jours tout va être mis en œuvre par les Allemands pour essayer d’obtenir des renseignements sur les maquis et la Résistance. Mais aucun prisonnier ne parle.

Devant ce refus, les Allemands tentent un dernier procédé horrible. A l’aube, ils emmènent une centaine de détenus devant les corps de quatre fusillés. Robert BELAUBRE, Pierre BENNE, Henri FONTANGES, et Georges JOULIE ont été fusillés soi-disant parce qu’ils étaient malades.

A partir du mercredi 17 mai, les hommes passent devant des médecins allemands. La visite médicale est grotesque : d’après son âge et son aspect général, on attribue un numéro au prisonnier. Une secrétaire donne une feuille de route aux porteurs des numéros 1 et 2. Leur destination sont les Sudètes. Les numéros 3 semblent reconnus inaptes à la déportation et espèrent rentrer chez eux.

Le jeudi 18 mai 1944, un premier convoi de 300 détenus quittent la caserne. Ils sont conduits dans un premier temps à la caserne de la Pépinière à Paris puis partent vers les usines allemandes le 20 mai.


Plaques situées dans la cour de la caserne Doumerc à Montauban


Les Fusillés du 19 août 1944

Le 21 mai, les porteurs du numéro 3 (180 hommes) quittent Montauban pour le camp de Compiègne, première étape avant le départ vers Neuengamme le 4 juin 1944. Ce même jour 300 hommes sont déportés vers la caserne de la Pépinière avant de rejoindre les usines allemandes le 22 mai et 20 femmes sont conduites à la prison Saint-Michel à Toulouse, elles seront déportées à Ravensbrïick le 2 juillet 1944. Le 3 juin, un groupe de 20 hommes rejoint Compiègne pour être déporté à Dachau le 18 juin 1944.

Les corps des quatre hommes fusillés le 16 mai ne seront découverts que le 18 juillet 1944 sur le terrain militaire de la caserne à Montbeton.


Plaque à Montbeton

LES FUSILLES DE FIGEAC
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